Wilfrid ou le combat ordinaire
France 3 propose une collection riche en films décalés. Dès ce soir, à 23 h 30.
Publié le 29-06-2021 à 19h46 - Mis à jour le 30-06-2021 à 15h44
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Pour la sixième saison consécutive, France 3 propose tout l’été une programmation documentaire singulière, issue d’une collaboration entre l’antenne nationale et les antennes régionales. L’heure D propose des points de vue d’auteurs sur la société contemporaine et la culture. Le premier film, diffusé, ce mercredi soir, est un documentaire plutôt réussi signé Léo Lagrafeuille.
Sans atteindre l’intensité de la collection Strip-Tease, auquel ce sujet fait penser, Wilfrid nous plonge au cœur d’un combat ordinaire, celui d’un jeune homme plein de ressources, mais peu favorisé par la vie. Wilfrid, bon pied bon œil, enchaîne les prestations d’animateur dans les grandes surfaces tout en assurant, chaque week-end, l’organisation de lotos et de bingos pour les associations.
Grâce à sa bonhommie et à son énergie, il parvient à mettre du sourire dans un quotidien souvent morose, partagé avec sa mère, Patricia, une employée de La Poste mise à l’arrêt suite à un accident du travail. Sans se montrer trop intrusif, Léo Lagrafeuille observe la complicité de ces deux-là, mais aussi leurs menues disputes, et les difficultés, notamment administratives, avec lesquelles ils s’arrangent comme ils peuvent.
Multiplier les boulots
Filmé en Nouvelle-Aquitaine, ce film simple mais efficace jette un regard bienveillant et amusé sur cet animateur courageux, qui n’hésite pas à se proposer pour un boulot de nuit en plus de ses prestations régulières. Soucieux, toujours, d’aider sa mère, en charge de deux enfants, délaissée par un mari ouvrier. Au travers du portrait de Wilfrid, se profilent, en creux, les maux d’une société en marge, délaissée, meurtrie.
Des documentaires tout l’été
À 0 h 20, France 3 diffuse un second documentaire, Les Roses de ma mère, autour d’une jeune femme qui retrouve sa mère dix-huit ans après l’avoir quittée. Son père l’emmena en Russie dans sa petite enfance, loin de sa maman demeurée au pays. Le 7 juillet, le film Garage, des moteurs et des hommes s’intéressera à un des derniers commerces d’un petit village de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Tandis que Le Rendez-vous suivra, en Normandie, des conseillères aidant une femme de ménage, un routier ou un fossoyeur à instruire leur dossier de retraite.
Au fil des semaines, à raison de deux documentaires chaque mercredi soir jusqu’au 1er septembre, seront programmés des films consacrés, notamment, aux Associations pour le maintien de l’agriculture paysanne en Normandie (La Cinquième saison), à un espace d’accueil pour les femmes à Montpellier (Les Échappées), à la chambre mortuaire de l’hôpital Bichat à Paris (La Chambre), au féminicide (Elle s’appelait Sirima), aux migrants (Sur terre ou ailleurs), à d’ex-révolutionnaires du Printemps arabe en Égypte (Ethbet). Ou encore à des marionnettistes (Baby Annette, à l’impossible ils sont tenus).