Le cricket, prétexte pour un shot d’humanité
Documentaire : Bienvenue chez les Soccs/ Sur La Trois, ce lundi à 22h30.
Publié le 01-07-2021 à 15h12 - Mis à jour le 04-07-2021 à 15h42
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C’est un film qui donne envie d’aimer follement l’humanité et de jouer au cricket avec le premier réfugié afghan venu. Il fallait le regard du réalisateur belge Alain de Halleux pour conter avec délicatesse et humour cette histoire de Soccs. Le Saint-Omer Cricket Club Stars joue pour le championnat des Hauts-de-France. Son équipe est constituée de jeunes Afghans, de quelques Pakistanais. Tous sont majeurs, en situation régulière, mais du fait de leurs statuts temporaires et précaires, ils peuvent à tout moment perdre leurs droits et être expulsés du territoire français.
Passage par Calais
La presse internationale a couvert les hauts faits de ces jeunes hommes dans les Hauts-de-France. En 2019, les Soccs ont gagné le championnat, ce qui leur donne accès à la Coupe de France. En avril 2020, cinq joueurs intègrent l’équipe de France Juniors en vue de participer à la Coupe du monde. Ils ont également reçu le prix Peace and Sport en 2019. Les Awards Peace and Sport récompensent les individus et organisations qui contribuent particulièrement à promouvoir la paix, le dialogue et la stabilité sociale dans le monde grâce au sport.
À la manière d’un Montesquieu rédigeant ses Lettres persanes, l’auteur et réalisateur Alain de Halleux donne la parole à Shahid, un joueur de 19 ans, dont la voix conduit le récit. Shahid a quitté sa famille, restée en Afghanistan, à l’âge de 14 ans. Avec un regard amusé et tendre, il découvre la France, ses us et coutumes, sans jugement, sans amertume. Il raconte son ami Abdul Wali, les Français qui aiment rappeler qu’ils ont inventé le cricket. Il raconte, aussi, les difficultés à obtenir ses papiers, les actes racistes… La réalisation qui confère une énergie et une dignité contagieuse, raconte aussi l’amitié et les figures inspirantes, tel le coach sportif.
En 1981, Alain de Halleux partait photographier la guerre en Afghanistan, alors envahi par les Soviétiques. Pour ce reportage publié aux USA, en France, Allemagne, Australie, Italie, Hollande, il gagne le Prix de la vocation en 1983. À 26 ans, il étudie le cinéma à Bruxelles, après avoir entamé des études en Sciences chimiques (nucléaire) à l’UCL. Il sortira diplômé en réalisation de l’Insas (Bruxelles) et se tournera vers la réalisation de films documentaires. The clock is ticking, La faute à personne, Welcome to Fukushima…, alertent sur les dangers du nucléaire, des systèmes financiers, du changement climatique. Parallèlement, Alain de Halleux enseigne l’aïkido et le cinéma à l’Ihecs, l’IAD et l’Inraci.