Taïwan, laboratoire mondial de la démocratie directe
Taïwan, une démocratie à l’ombre de la Chine: un documentaire à découvir sur Arte, ce mardi à 22h25.
Publié le 08-07-2021 à 14h53 - Mis à jour le 11-07-2021 à 17h03
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Alain Lewkowicz signe un documentaire édifiant sur la situation de Taïwan, laboratoire d’une démocratie numérique prônant la transparence face à l’opacité de Pékin. La Chine du président Xi Jinping n’a toujours pas reconnu l’indépendance de son voisin. En mer de Chine méridionale, sur l’archipel que les Portugais baptisèrent "Formose", mais que les Chinois appellent Taïwan, ce territoire de 24 millions d’habitants possède son drapeau, son hymne, sa monnaie, sa langue et ses institutions. Située à moins de 200 kilomètres de la République populaire de Chine, elle attise la convoitise d’un voisin menaçant. Pékin estime que Taïwan est une province rebelle et ambitionne de la faire revenir dans son giron.
Avec pédagogie, le réalisateur rappelle l’Histoire de Taïwan et la récente "révolution des tournesols". En 2014, étudiants, hackers civiques, programmeurs, développeurs, ingénieurs, militants…, se sont révoltés durant 23 jours. La société civile s’est opposée frontalement à la Chine et s’est dessiné un nouvel avenir.
Une conscience politique est née et toute une génération a voulu la transparence, Audrey Tang en tête. ministre du Numérique depuis 2016, la plus jeune ministre de l’histoire de Taïwan est aussi une militante LGBT transgenre. Avec le mouvement des tournesols, elle a créé des vocations. Depuis, de jeunes Taïwanais ultra-connectés s’organisent en vigie du bon fonctionnement des institutions. Chaque parole politique est vérifiée, confirmée ou infirmée.
Face à une cyberguerre mondiale
Malgré tous ces efforts pour se distinguer de la Chine, Taïwan reste au banc des Nations depuis 50 ans et n’est soutenue que par quelques petits territoires et États, en tête duquel le Vatican. Elle possède pourtant les atouts d’un État souverain. Si Taïwan n’est pas reconnue officiellement comme pays, c’est que des traités reconnaissent la république populaire de Chine comme unique représentant chinois.
Pendant ce temps, la Chine teste ses cyberattaques sur Taïwan. Et quand ces dernières fonctionnent, le pays peut cibler l’Europe et les États-Unis. Taïwan résiste aux cinq millions de cyberattaques quotidiennes orchestrées par le pouvoir central chinois à coup de "fake news", de trolls et de virus. Combien de temps la toute jeune démocratie taïwanaise, née sur les ruines d’une dictature nationale, il y a à peine plus de 30 ans, résistera-t-elle à Pékin qui affiche, aussi, ses ambitions de superpuissance numérique mondiale ? Les jeunes Taïwanais témoignent et alertent.