Carton mondial pour "Squid Game", la série Netflix qui atteint des sommets de perversité

La série sud-coréenne qui met en scène un jeu de survie mortel explose le box-office de Netflix.

Virginie Roussel
Carton mondial pour "Squid Game", la série Netflix qui atteint des sommets de perversité

Sorti le 17 septembre dernier, Squid Game est déjà un gros succès de Netflix. La série sud-coréenne passe devant Lupin vu par 55 millions de foyers dans le premier mois de diffusion et devant La Casa de Papel. C'est aussi l'une des premières séries non-américaines à arriver en tête aux États-Unis.

À cinquante ans chez maman

Ainsi commence Squid Game. Gi-hun (remarquable Lee Jung-jae, une star sud-coréenne) est ce que l'on pourrait appeler un "loser" dans nos sociétés occidentales, comme en Corée du Sud. À cinquante ans passés, il vit encore chez sa maman. Sans travail, il tente sa chance dans les courses hippiques. Divorcé, il adore sa petite fille, mais ne trouve pas vraiment les moyens de le lui montrer. Alors, il vole un peu d'argent dans le porte-monnaie de sa mère.

Mais un beau jour, sur le quai du métro, apparaît un jeune homme élégant, attaché-case à la main rempli de billets. Il lui propose de jouer. Il s’agit de lancer une enveloppe rigide sur une seconde enveloppe à terre afin de la retourner. Si Gi-hun perd, l’autre le gifle. S’il gagne, il empoche une belle somme. Gi-hun accepte. L’homme lui propose alors de participer à un autre jeu et de gagner beaucoup plus d’argent. Il lui remet une mystérieuse carte de visite ornée d’un cercle, d’un triangle et d’un carré.

Un suspense haletant

Gi-hun appelle le numéro et se réveille dans un survêtement numéroté, au milieu d’un dortoir, avec 456 anonymes venus de tous les horizons : femmes, hommes, jeunes, vieux, victimes, malfrats. Tous les participants ont en commun leur situation désespérée. Ils sont pris à la gorge par des dettes qu’ils ne pourront jamais rembourser. Tous sont venus pour décrocher un jackpot de 45,6 milliards de wons, promis à celui ou celle qui remportera de mystérieuses épreuves. Des hôtes en combinaisons rouges, portant des masques, leur expliquent les règles du jeu. Si un joueur refuse de jouer, il sera éliminé, au sens propre du terme.

Dans un décor de Magicien d'Oz, Squid Game met en scène des meurtres de masse et toute la cruauté du monde. Au royaume de la désespérance, cette série produite par Siren Pictures Inc. atteint des sommets de perversité, que des touches d'humour viennent rehausser. On pense bien sûr pour le jeu de survie à Hunger Game, pour la violence de la société sud-coréenne à Parasite et pour la détresse humaine à On achève bien les chevaux. Mais la force de cette série, c'est de déployer sur neuf épisodes un suspense haletant jusqu'à la dernière seconde.

Le réalisateur a connu la galère

Hwang Dong-hyuk, le scénariste-réalisateur de la série, est âgé de 40 ans. À l'origine, il a conçu le projet comme un long-métrage, en 2008. Au fil des ans, il s'est beaucoup inspiré des bandes dessinées et de l'animation japonaises. "Quand j'ai commencé, j'étais moi-même dans une situation financière difficile et j'ai passé beaucoup de temps dans les cafés à lire des bandes dessinées comme Battle Royale et Liar Game. J'en suis venu à me demander ce que je ressentirais si je participais moi-même aux jeux. Mais j'ai trouvé les jeux trop complexes et, pour mon propre travail, je me suis plutôt concentré sur l'utilisation de jeux pour enfants, explique-t-il au magazine américain Variety. Je voulais écrire une histoire qui soit une allégorie ou une fable sur la société capitaliste moderne, quelque chose qui dépeint une compétition extrême, un peu comme la compétition extrême de la vie."

Hwang Dong-hyuk pourrait revenir au cinéma avant de donner une suite à Squid Game, sans pour autant nous la promettre. "Je n'ai pas de plans bien élaborés pour Squid Game 2. C'est assez fatigant rien que d'y penser, confie-t-il à Variety. Mais si je devais le faire, je ne le ferais certainement pas seul. J'envisagerais d'utiliser une salle d'écrivains et je voudrais plusieurs réalisateurs expérimentés."

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