Hendrik Tratsaert, rédacteur en chef de la revue "Septentrion" : "Nous sommes confrontés à des tendances identitaires fortes"
L'administrateur délégué de l’ASBL Ons Erfdeel, rédacteur en chef de la revue "Septentrion", fait le point avec LaLibre.be pour les 50 ans d'existence de la publication.
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Publié le 22-12-2021 à 13h43 - Mis à jour le 22-12-2021 à 15h05
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1. Quel bilan tirez-vous de ce demi-siècle de relations culturelles entre le monde culturel néerlandophone et francophone ?
Avec la revue "Septentrion", nous proposons au monde francophone un condensé de la culture en Flandre et aux Pays-Bas. En cinquante ans, cela fait 182 éditions totalisant 18 000 pages évoquant l’actualité culturelle de près et en profondeur. Au fil des ans, nous avons constaté que néerlandophones et francophones ont trouvé un terrain d’entente par l’intermédiaire de la culture. Je regrette toutefois que, ces dernières années, certains pays ou communautés ont tendance à se replier sur soi. Mais, globalement, je considère que le bilan de ces cinquante ans est positif. Notre revue a contribué à mieux faire connaître la culture néerlandophone auprès des francophones dans le monde entier. Notre plateforme les-plats-pays.com nous a également permis de toucher un public plus jeune, qui augmente en nombre.
2. Ces relations culturelles ont été jalonnées de temps forts mais de creux aussi…
La remise du prix Decartes en 1984 au fondateur de nos revues, Jozef Deleu, nous a encouragés à poursuivre notre mission. Il y a eu aussi les numéros thématiques sur l’Escaut et la Meuse, l’édition 2003 du Salon du livre à Paris où la littérature de Flandre et des Pays-Bas a été mise à l’honneur, les dossiers consacrés à la Première Guerre mondiale. Nous avons organisé des événements en des lieux prestigieux (La Monnaie à Bruxelles, l’Opéra de Liège, le Théâtre royal de Namur, l’Institut néerlandais à Paris) avec quelques-unes de nos plus grosses pointures littéraires comme par exemple Hugo Claus. Hélas, la Flandre a choisi de ne plus nous accorder de subsides et d’apporter son soutien à notre site uniquement.
3. "Septentrion" poursuit sa mission dans un contexte plus difficile aujourd’hui ?
Nous sommes confrontés à des tendances identitaires fortes. Mais je suis convaincu que le repli sur soi n’est pas une bonne chose. Nous prônons le dialogue permanent, des échanges dans un contexte culturel large et nous bénéficions d’un tissu de réseaux en constante évolution.