Renaud, le phénix

"Renaud toujours debout", un documentaire à découvrir sur La Une, vendredi à 20h25.

Virginie Roussel
Renaud, le phénix

"Manhattan-Kaboul", "Morgane de Toi", "Mistral gagnant", "Miss Maggie", "Dès que le vent soufflera", "Docteur Renaud, Mister Renard"… Renaud a vendu plus de 20 millions d’albums. Ses textes marquent nos mémoires. Mais aucun succès, aucun amour ne semble pouvoir le délivrer de sa dépendance à l’alcool depuis 25 ans. Jusqu’à un litre de pastis par jour… Le documentaire de Déborah Uzan-Diamant revient longuement sur l’addiction de l’artiste français, sur la manière dont ses proches ont tenté de l’en sortir et sur l’amour inconditionnel du public. Afin de tenter d’expliquer cette mélancolie qui l’afflige autant qu’il lui permet de créer, le documentaire donne la parole à de nombreux proches.

La mélancolie

Né le 11 mai 1952, à Paris, dans le 14e arrondissement, Renaud est le cinquième d’une fratrie de six. Son enfance est modeste. Sa mère, Solange, est femme au foyer. Son père, Olivier, qui enseigne l’allemand, rêve de devenir écrivain. Dès qu’il rentre, il s’enferme dans son bureau pour taper sur sa machine à écrire. Cette machine, Renaud n’a pas le droit d’y toucher. Mais à 14 ans, il réussit à rentrer dans le bureau de son père qui l’y autorisera finalement. Très vite, l’adolescent écrit de petites histoires et des scénarios.

Renaud est différent de ses frères et sœurs. Sensible, chétif, rêveur, il est protégé par sa mère qui comprend son hypersensibilité. L’enfant grandit entre deux cultures : la bourgeoisie intellectuelle du père, d’origine protestante cévenole, et le milieu ouvrier de sa mère, fille d’un ancien mineur syndicaliste originaire du Nord, de culture communiste. La politique prend une grande place dans la vie de ses parents. Le 8 février 1962, ils participent dans le XIe arrondissement de Paris à une manifestation contre les attentats de l’OAS et pour la paix en Algérie. Les forces de l’ordre chargent les manifestants aux abords de la station de métro Charonne : neuf morts. À 10 ans, Renaud est marqué par ces violences. En 1968, il quitte l’école et fête ses 16 ans sur les barricades, au milieu de la révolution estudiantine.

Le documentaire revient aussi sur ses rencontres déterminantes avec Patrick Dewaere, Coluche, et sur une terrible déchirure. En ouvrant le journal intime de son père, Renaud découvre : "Le succès de mon fils me tue." Olivier Séchan, auteur de littérature pour enfant et de romans policiers, n'a jamais eu la carrière qu'il aurait aimé…

Cette soirée présentée par Joëlle Scoriels et Bruno Tummers est accompagnée d’une interview exclusive d’Axelle Red qui parle de Renaud avec qui elle interpréta "Manhattan-Kaboul".

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