Le cinéma dans nos vies
Une série intelligente à la gloire du cinéma pour aller au-delà de la fan attitude.
Publié le 09-01-2022 à 15h03 - Mis à jour le 09-01-2022 à 15h04
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Depuis le 6 décembre dernier, Netflix offre une mini-série documentaire à la gloire du cinéma et des cinéphiles, créée par les producteurs exécutifs David Fincher et David Prior. David Fincher affiche lui-même une prestigieuse filmographie : Seven, Fight club, Panic Room, L'étrange Histoire de Benjamin Button, The Social Network, Millenium : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, Gone Girl… Pour la télévision, il a produit la série politique House of Cards. David Prior, quant à lui, vient de réaliser le film d'horreur The Empty Man.
Chacun des six épisodes est construit sur une double proposition : le lien émotionnel, affectif, psychologique qui unit chacun de nous aux films, ainsi qu’une analyse critique du genre, de l’époque, du métier. Visuellement efficaces, les épisodes durent entre 17 et 23 minutes. La narration, fluide, se nourrit d’analyses critiques pertinentes.
De Spielberg à Eddie Murphy
Le premier épisode, le plus créatif et le plus réussi visuellement, s'intitule L'été du requin. L'actrice et auteure Sasha Stone raconte son obsession pour Les Dents de la mer vu et revu en boucle, à l'été 1975. Elle livre un chapitre bouleversant de son enfance dont ce film l'aurait sauvée.
L'éthique de la vengeance s'attarde sur un film particulièrement violent, Lady Vengeance, du sud-coréen Park Chan-Wook. Cet épisode analyse l'esthétique de la violence au cinéma et décrit l'ambiguïté du téléspectateur devant des scènes parfois insoutenables.
Le troisième épisode, Il n'est pourtant pas très sympathique, explique comment un personnage a priori repoussant peut séduire autant. Lawrence d'Arabie est l'un des exemples pris par le critique de cinéma Drew McWeeny.
La dualité de la perception donne la parole aux professionnels de l'animation. Artistes, dessinateurs rendent compte avec sensibilité et dessins à l'appui des règles qui régissent les représentations des personnages féminins dans le monde de l'animation. La réflexion autour de la notion d'harmonie qui définit les critères de beauté pourrait intéresser les passionnés de la 3D.
Cinéma ou télévision se livre à un exercice de comparaison et analyse des scènes d'anthologie pour mieux définir l'évolution des deux médias.
Enfin, Populaire et profond montre comment le tandem Nick Nolte-Eddie Murphy dans le film 48 heures a ouvert le regard sur le racisme aux États-Unis, comme il ouvre le nôtre aussi.