"Archive 81", nouvelle série à succès de Netflix

En deux semaines, cette série d'horreur est devenue la plus regardée en Belgique.

"Archive 81", nouvelle série à succès de Netflix
©Netflix

Attention aux yeux : Archive 81 est la nouvelle série phénomène de Netflix. En deux semaines, elle est devenue la plus regardée en Belgique et se hisse à la deuxième place du Top 10 mondial des séries les plus regardées de la plateforme, derrière la quatrième saison d'Ozark.

Contrairement à ce que son titre peut laisser croire, ce n'est pas une nouvelle série nostalgique des années 1980, façon Stranger Things. Mais on reste bien aux frontières de l'horreur et du fantastique dans cette intrigue haletante qui recycle intelligemment des codes du cinéma d'horreur des trente dernières années.

Comme au début du classiqueThe Blair Witch Project (1999), tout commence par des found footages, les images des cassettes Hi-8 mises en boîte en 1994 par une étudiante disparue depuis, Melody Pendras (Dina Shihabi).

Technicien au Museum of Moving Image, à New York, Dan Turner (Mamoudou Athie) se voit proposer un contrat juteux par Virgil Davenport (Martin Donovan), patron d’une firme mystérieuse : 100 000 dollars afin de restaurer les bandes renfermées dans les boîtiers en plastique des cassettes de Melody, déformé par l’incendie qui a ravagé le Visser, un immeuble de Manhattan où la chercheuse menait un projet universitaire.

Un climat de sombre mystère

Coïncidence : Dan a lui-même perdu toute sa famille dans l’incendie de la maison familiale à la même époque. Deuxième coïncidence, troublante, qui le décide à accepter ce contrat, Dan reconnaît le chien de sa famille sur une photo de Melody, qui apparaît sur le premier extrait qu’il restaure.

Contraint de s’isoler dans un bâtiment plus ou moins abandonné des Catskills, dans les forêts au nord de New York, le jeune homme découvre à travers le regard de Melody le Visser et ses occupants singuliers. Au fil des cassettes et des épisodes, le jeune homme en apprend aussi sur son passé. Et noue une relation par-delà la mort avec Melody.

Dès le premier épisode, un climat de sombre mystère s'installe. Quels sont ces symboles sur la façade du Visser ? Qui est cette voisine qui sent les inconnus au lieu de les saluer ? Que sont les étranges réunions qui se tiennent dans la salle commune du Visser ? Et pourquoi Jess, la jeune amie de Melody, réagit-elle aussi étrangement à la musique d'une des occupantes ?

Archive 81 puise à plusieurs sources – auxquelles la réalisation s'autorise des œillades pour spectateurs avertis. L'esprit de Rosemary's Baby hante les couloirs du Visser, celui de Shining la résidence où œuvre Dan.

Les ombres qui habitent le brouillage magnétique des vieilles bandes magnétiques convoquent les fantômes de The Ring (1998) d'Hideo Nakata, autre œuvre culte de l'horreur magnétoscopique, voire les démons des franchises Paranormal Activity (2009-2015) ou Rec (2017-2014).

Malgré ses fils blancs, l'intrigue tricotée par Rebecca Sonnenshine (The Boys, The Vampire Diaries) fait son office. Délaissant les effets gore ou gratuitement spectaculaires, Archive 81 suscite l'angoisse entre hors champs, déambulation dans des couloirs secrets, explorations de lieux physiques ou mentaux refoulés. Entre Dan et Melody, une singulière mélancolie sourd d'une double quête du deuil impossible. L'horreur peut être poésie noire.

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