Le nouveau projet de David Fincher est sur Netflix
Le réalisateur de "Fight Club" signe un épisode de "Love, Death and Robots".
- Publié le 06-06-2022 à 13h55
- Mis à jour le 08-06-2022 à 15h27
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Seven , Zodiac, Fight Club , The Social Network , Gone Girl , L'Étrange Histoire de Benjamin Button, Mank… Tous les cinéphiles connaissent les longs-métrages de David Fincher. Depuis 2019, le réalisateur oscarisé s'est lancé, avec Tim Miller (Deadpool), dans la production d'une série de courts-métrages d'animation pour adultes, indépendants les uns des autres, mélangeant science-fiction et horreur : Love, Death and Robots . Il s'agit en fait d'un projet semblable à celui qui avait été refusé dans les années 2000 : Heavy Metal. Les copains ont bien fait de persévérer puisque les deux premières salves de la série diffusée sur Netflix ont remporté plusieurs Emmy awards.
Cauchemar dans la cale
Depuis le départ, chaque épisode de quatorze minutes en moyenne, est réalisé par une équipe différente basée un peu partout sur le globe. En se lançant dans le volume 3 qui vient d’intégrer le catalogue de la "plateforme au N", vous pourrez découvrir le premier court-métrage d’animation de David Fincher.
Bad Travelling (ou Mauvais voyage), le deuxième des neuf épisodes disponibles, se déroule dans une époque lointaine et raconte l'épopée pas franchement cool d'un groupe de matelots partis à la pêche au requin sur un rafiot boisé.
L’équipée s’est égarée sur des flots sombres et doit faire face à l’arrivée d’un invité qui s’est incrusté dans la cale du bateau : un Thanapode. En gros, un crustacé géant se nourrissant uniquement de viande et pas vraiment très commode.
Ce covoitureur est même sacrément exigeant puisqu’il demande qu’on l’emmène sur une île. L’équipage se retrouve face à un dilemme cornélien. Accepter et sacrifier les habitants de cette île. Refuser et prendre le risque de mourir… Pas facile de s’entendre.
Entouré du scénariste de "Seven"
Pour adapter cette histoire écrite par l'auteur de SF britannique Neal Asher, Fincher s'est entouré d'Andrew Kevin Walker, le scénariste de Seven mais également de 8 millimètres (Joel Schumacher) et de Sleepy Hollow (Tim Burton). Entre autres… Cela fonctionne bien. Grâce à la "motion capture", les personnages sont hyperréalistes et la réalisation est impeccable. Cette courte histoire est prenante de la première à la dernière seconde.
Les autres épisodes restent dans la même veine que ceux des deux saisons précédentes avec des univers flippants à la H. P. Lovecraft : des robots capricieux, des créatures féroces cachées dans les recoins, des animaux génétiquement modifiés, des univers ultra-sécurisés… Certains paraissent plus pénibles que d’autres à visionner tant l’on a l’impression que les scénaristes ont recours aux sempiternelles mêmes ficelles : des sorties dans l’espace qui se passent mal, des soldats américains vulgaires pris dans une embuscade…
Une sélection éclectique
Retenons tout de même des pépites. Parmi elles, Les trois robots : stratégies de sortie, réalisé par Patrick Osborne (Oscar du meilleur court d'animation pour Feast).
Trois robots débarquent sur une planète dévastée. Ils y découvrent des camps survivalistes américains vides, des riches reclus pris au piège par des assistants électroniques rebelles ou encore des leaders politiques morts de faim à cause d'un champignon ayant détruit leur récolte. Une seule issue : fuir. De quoi rappeler certaines thématiques de l'apocalyptique Don't look up…
L'ovni délirant La Nuit des petits morts est également "jouissif". Moins pour l'histoire que pour l'animation à la Chérie j'ai rétréci les gosses. Du ciel et en accéléré, on assiste à une invasion de zombies se propageant à travers le globe. Les humains, en panique, communiquent à la manière des personnages de la série pour enfants Pingu. Ne pas s'y méprendre, Love, Death and Robots est interdite aux moins de 16 ans.