La nouvelle héroïne de Marvel est lycéenne, musulmane et (un peu) belge
Le premier épisode de "Miss Marvel", sur Disney +, est signé par Adil El Arbi et Bilall Fallah.
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- Publié le 08-06-2022 à 13h36
- Mis à jour le 08-06-2022 à 15h27
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Dans leur quête de diversité, Disney et Marvel pratiquent l'écriture inclusive de scénario depuis de nombreuses années. La démarche est certes motivée par des intérêts commerciaux. Elle n'en débouche pas moins sur d'heureuses surprises comme la minisérie Miss Marvel qui débute ce 8 juin sur Disney +.
Ses six épisodes introduisent un nouveau personnage, Kamala Khan, une adolescente du New Jersey. D’origine pakistanaise et de confession musulmane, Kamala est une fan absolue de Captain Marvel, la super-héroïne qui eut droit à son film en 2019. En se déguisant en Captain Marvel pour un concours de Cosplay, Kamala enfile un bracelet qui appartient à sa famille.
À sa surprise, dans une situation d’urgence, l’objet génère une matière lumineuse solide. Avec l’aide de son meilleur ami Bruno, Kamala va devoir apprendre à maîtriser cet objet magique tout en menant de front ses études, ses amours, sa vie de famille et sa pratique religieuse.
Ses parents sont aimants mais stricts. Et son frère aîné est plutôt rigoriste quant au respect de l’islam. Sans en faire le sujet principal, la série traite du tiraillement de la jeune fille entre sa culture nord-américaine et ses racines pakistanaises.
En 2013, la scénariste G. Willow Wilson et le dessinateur Adrian Alphona lâchaient Miss Marvel dans la galaxie de la maison-mère d'Iron Man, Thor et Captain America.
Relecture de Spider-Man
Comme le Spider-Man des années 1960, Miss Marvel est une métaphore sur la quête d’identité et les métamorphoses physiques que vivent les ados. Cette relecture dans le New York des années post-11-Septembre y ajoute une réflexion sur l’appartenance à une double culture, américaine et musulmane.
Pour la minisérie, les responsables de Marvel et Disney ont eu le bon sens d'aller chercher une jeune fille qui a le même profil que Kamala. Iman Vellani, qui a dix-neuf ans aujourd'hui, est une Canadienne d'origine pakistanaise, élevée dans la foi musulmane.
Sans expérience d’actrice, elle apporte au personnage sa fraîcheur et une spontanéité dénuée de tout tic d’acteur. Son plaisir devant la caméra semble aussi réel que celui de Kamala, qui se retrouve soudain avec des capacités proches de la super-héroïne qu’elle admire depuis toujours.
Elle-même fan de comics et lectrice assidue de Miss Marvel en bandes dessinées, Iman Vellani devient la première actrice à avoir grandi avec les films du Marvel Cinematic Universe (MCU). De quoi renforcer l'identification des fans à l'apprentie super-héroïne qu'elle incarne.
Des réalisateurs belges
Suivant une démarche similaire, les producteurs ont confié la réalisation du premier et du dernier épisode de Miss Marvel au tandem de réalisateurs belges, Adil El Arbi et Bilall Fallah.
Eux aussi, comme Kamala et son interprète, sont au confluent d'origines diverses et biberonnés à la pop culture hollywoodienne. Après leur film Black (2014), ces fils d'Edegem et Vilvorde ont concrétisé leur rêve hollywoodien. Ils ont fait un carton avec le troisième volet de Bad Boys puis ont œuvré sur la série Batgirl. Leur dernier film, Rebel , vient d'être révélé à Cannes.
Ils ouvrent le premier épisode par une fan-fiction en animation, qui plonge d’emblée dans l’imaginaire débridé de Kamala. Ils apportent à la série un rythme vibrant qui reflète l’énergie de l’héroïne et de l’actrice.
Parmi les miniséries du MCU, Miss Marvel est la plus inventive avec WandaVision . Elle devrait permettre à Marvel Studios de capter de nouveaux publics. La série s'inscrit dans la quatrième phase du MCU. L'héroïne est annoncée dans le film The Marvels prévu l'an prochain. Un bel atout.