Cécile Djunga est de retour : “Quand on a le cœur brisé en mille morceaux, c’est très compliqué de faire rire des gens”
Après un mariage avorté ("Je n’étais plus capable de remonter sur scène") et s’être ressourcée dans son Congo natal ("J’étais un clown triste et j’ai décidé de partir pour mieux revenir"), l’humoriste est de retour sur tous les fronts : spectacle, télévision et même co-auteure d’un documentaire. Elle sera ce mardi à la présentation de la grande soirée de l'humour, à Bruxelles, à l’occasion de la journée internationale de la Francophonie.
Publié le 21-03-2023 à 06h51 - Mis à jour le 21-03-2023 à 06h52
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Ce mardi 21 mars, c’est la journée internationale de la Francophonie. À cette occasion, la Fédération Belge des Professionnels de l’Humour -en association avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et Wallonie-Bruxelles International- organise une grande soirée de l’humour à l’Espace Lumen avec des humoristes venus de France (Waly Dia), de Suisse (Charles Nouveau), du Québec (Colin Boudrias) et de Belgique (Véronique Gallo, Sofia Syko). Un gala présenté par Cécile Djunga (entrée gratuite sur réservation au 0491/617067), qui n’était plus montée sur scène en Belgique depuis presque un an. “C’est un peu le retour aux affaires, en effet, confesse d’emblée Cécile Djunga, qui sort d’une rupture difficile dans sa vie privée, animatrice de l’événement. Je suis super contente de présenter cette belle affiche francophone.” Et ce n’est qu’un début. “Je suis en préparation de mon prochain spectacle, explique celle dont sa nouvelle metteuse en scène est la comédienne et autrice burkinabée Edoxi Gnoula (qui avait gagné le prix Maeterlinck 2019 du meilleur seul en scène en Belgique). Je pars samedi pour 5 semaines à Ouagadougou au Burkina Faso pour y faire une résidence de création.”
"On ne quitte jamais la Belgique. On a toujours un bout de frite qui traîne quelque part (sourire) !"
Ce sont justement ses voyages (Congo, Côte d'Ivoire, Burkina Faso, etc.) en mode “retour à ses racines africaines” qui l’ont transformée depuis l’été dernier. “Je ne m’attendais pas à un tel ressourcement, à être bouleversée autant par tout ce que j’ai vécu durant quatre mois à Kinshasa. Je suis d’abord partie inaugurer un centre culturel belge là-bas et puis tout s’est enchaîné. J’y ai pris goût. Tout ça m’a beaucoup inspiré.” Quittera-t-elle un jour définitivement la Belgique ? “Pas tout de suite, assure l’artiste de 33 ans. Même si ce n’est pas impossible… mais quitter, c’est un grand mot. On ne quitte jamais la Belgique. On a toujours un bout de frite qui traîne quelque part (sourire) ! Même les Belges que l’on croise à l’étranger le disent. On aime trop la Belgique. On quitte la France mais pas la Belgique (sourire) !”
”Quand on se retrouve avec une robe de marié dans les bras, il faut bien en rire quoi (rire) !”
Quid de ses projets télés en France, justement ? “Je viens de commencer le tournage de la saison 6 de C’est toujours pas sorcier sur France 4, nous confie l’animatrice de l’émission. J’ai resigné pour 25 nouveaux épisodes. La chaîne a envie de pousser ce genre d’émission et j’en suis ravie.” Par contre, rien de prévu au niveau télévisuel pour l’instant en Belgique. Mais elle reprend petit à petit goût à la vie de célibataire après sa rupture sentimentale. “Je pense que je suis tombée amoureuse de mon pays d’origine, confesse celle qui était sur le point d’épouser son Romain. Je ne vais pas mentir, j’ai eu une période vraiment, vraiment très difficile. Je n’étais plus capable de remonter sur scène. Quand on a le cœur brisé en mille morceaux, c’est très compliqué de faire rire des gens. J’étais un clown triste et j’ai décidé de partir pour mieux revenir. Et je ne pensais pas pouvoir puiser de la force de la terre africaine en fait. Tout ça s’est produit de manière inattendue, je n’avais aucun plan dans ma tête. J’étais un peu paumée, avec ce changement de vie, je ne savais pas trop quoi faire… et puis la leçon que j’en retire est que j’ai émis des souhaits, sans savoir où cela allait m’amener et c’est arrivé. J’ai eu un coup de cœur pour mon pays d’origine, sur lequel j’avais une image totalement biaisée.”
Pour preuve, elle vient même d’y tourner un documentaire, Rentre dans ton pays, réalisé par Geoffrey Couët, produit par Les films de la passerelle (la société de Thierry Michel) et dont elle est co-auteure. “C’est mon premier film, j’ai hâte de le terminer et de le projeter. C’est un film sur la quête identitaire. Une réponse artistique au racisme.” Bref, Cécile Djunga est bel et bien de retour sur et devant la scène avec l’humour comme fil rouge. “Je n’ai jamais voulu arrêter l’humour ni changer de métier, c’est d’ailleurs ce qui m’a toujours permis de rester positive. J’ai même annoncé ma rupture de manière humoristique sur les réseaux sociaux. Quand on se retrouve avec une robe de marié dans les bras, faut bien en rire quoi (rire) !”