Pas facile de défendre une posture de féministe, de l’ouvrir haut et fort, quand on n’a pas été biberonnée à la confiance et à l’assurance des gens du sérail. Et pourtant, rien ne semble pouvoir faire dévier de sa route la journaliste Nadia Daam. Elle se confie, sans fard bien que masquée. Cette Strasbourgeoise d’origine marocaine, qui a démarré sa carrière aux petites annonces de Libération, un job alimentaire alors qu’elle était encore en fac de théâtre, a creusé un singulier sillon dans le métier. Sans jouer des coudes. Sans arrogance. Depuis neuf ans, elle tient chronique sur le plateau de 28 minutes, l’excellente quotidienne d’Elisabeth Quin sur Arte, et est à la barre, depuis septembre 2019, d’une émission non moins passionnante, Modern Love, le dimanche, de 22 à 23 heures, sur France Inter.
Tout juste est-elle moins active sur les réseaux sociaux, depuis l’épisode terrifiant de son cyberharcèlement en 2017, par des membres du forum de discussion 18-25 ans de jeuxvideo.com. Ceux que Nadia Daam avait fustigés sur Europe 1 pour avoir saboté un numéro d’urgence destiné aux femmes victimes de harcèlement de rue. Avant de se voir, à son tour, menacée de meurtre et de viol, mise en danger jusque dans son intimité…
Votre capacité d’indignation est-elle intacte ?