Bob Dylan, retour au top

Etonnant non? Depuis la semaine dernière, Bob Dylan, 65 ans, est numéro 1 des ventes d'albums aux Etats-Unis, tout comme en... Belgique. Là-bas, aux Uhessas, cela ne lui était plus arrivé depuis 1976, avec le furieux 33 tours «Desire».

Dominique Simonet
Bob Dylan, retour au top
©D.R.

Etonnant non? Depuis la semaine dernière, Bob Dylan, 65 ans, est numéro 1 des ventes d'albums aux Etats-Unis, tout comme en... Belgique. Là-bas, aux Uhessas, cela ne lui était plus arrivé depuis 1976, avec le furieux 33 tours «Desire». Trente ans: pour un come-back, c'est un come- back. Il y avait des signes avant-coureurs: en 1997, «Time out of Mind» est arrivé dans le Top 10 américain et est reparti avec trois Grammy, dont celui du meilleur album de l'année. En 2001, «Love and Theft» a reçu un accueil populaire et critique semblable. M'enfin, de là à imaginer...

Pour en arriver là, le mutant, qui nous a habitués à de surprenantes transformations, a-t-il dû verser dans le R&B ou la dance pop pour teen-agers? Même pas. Suivant le mouvement amorcé par «Time out of Mind» et «Love and Theft», Robert Allen Zimmerman (Duluth, Minnesota, le 24 mai 1941) est redevenu lui-même, chantre du folk-blues à la poésie cryptée et au chant lancinant. Et ça marche encore de nos jours, ma bonne dame? Faut croire.Le plus surprenant, pour ceux qui l'ont vu saccager méthodiquement son répertoire sur scène, c'est la rigueur et la simplicité lyrique de ces chansons qui sont dix au total, ni plus, ni moins. L'auteur compositeur a retrouvé le style et la manière, l'aisance dans tous les styles populaires imprégnés de blues. Le musicien et leader fait son boulot entouré d'un groupe consciencieux et plein de swing. Le chanteur, quand il ne se prend pas pour un crooner («Beyond the Horizon»), est capable du ton de la confidence («Spirit on the Water»), et c'est tout juste si, sans le célèbre ton nasillard, on reconnaîtrait cette voix historique.

C'est donc un grand, un tout grand Bob Dylan qu'on a retrouvé ici, faisant un joli clin d'oeil à Charlie Chaplin («Modern Times»), et qui ne se prive pas d'entonner un «Workingman's Blues #2 » sans appel. Sacré vieux Zim, toujours là où on ne l'attend pas.

© La Libre Belgique 2006


«Modern Times», Bob Dylan, Columbia, Sony» ***

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