Génial... ou pas
Never Ending Tour", suite. Depuis le milieu des années ’80, Bob Dylan s’est embarqué dans sa tournée sans fin qu’il interrompt juste le temps d’enregistrer un nouvel album toutes les x années.
- Publié le 23-04-2009 à 00h00
Never Ending Tour", suite. Depuis le milieu des années ’80, Bob Dylan s’est embarqué dans sa tournée sans fin qu’il interrompt juste le temps d’enregistrer un nouvel album toutes les x années. On ne peut donc pas dire que l’homme se soit fait rare sur notre sol ces dernières années puisqu’il vient régulièrement rendre sa petite visite à Forest-National. Une salle qui, d’ailleurs, affiche à chaque fois complet, comme c’était encore le cas mercredi soir. Les habitués le savent : le Zim n’aime pas traîner. Pas question de première partie et, à 20h30, les lumières s’éteignent pour accueillir l’artiste et son groupe de cinq musiciens. De profil et derrière un synthé, comme il en a pris l’habitude ces dernières années, Dylan entame "The Wicked Messenger" ; ce morceau de 1967 donne la tonalité d’un répertoire qui, dans un premier temps, à l’une ou l’autre exception près, fleure bon les sixties. Quatre morceaux sont, notamment, extraits du culte "Highway 61 Revisited" : la chanson qui donne son titre à l’album, "Like a Rolling Stone", qui termine traditionnellement la première partie, "Desolation Row" et "Balad of a Thin Man". De quoi contenter pas mal de fans, donc. Point de traces du nouvel album mais, tout de même, trois morceaux issus du "Modern Times" de 2006.
Mais revenons-en à cette scène curieusement occupée, puisque guitaristes et bassiste se tiennent d’un côté, Dylan de l’autre tandis que le batteur, qui énerve par son jeu sans nuances, et le "musicien-à-tout-faire" Donnie Herron (du violon au banjo en passant par la mandoline) occupent le fond. Personne devant, au centre, excepté, à une occasion, "Man in the Long Black Coat", le seul moment où Dylan empoigne sa guitare. On repassera donc pour le spectacle visuel, à moins d’être fan des éclairages en noir et blanc explorés sous différentes formes et effets. Ou des costumes noirs avec chapeau dont le chanteur et ses musiciens sont affublés. Le chant, justement, est, et restera jusqu’au bout, la pierre d’achoppement des prestations du Zim. Il faut, au moins, trois morceaux pour s’habituer à cette voix singulièrement abîmée qui passe sans cesse du rocailleux au nasal.
Enlevé
Point de vue musical, par contre, le concert se montre plus d’une fois enthousiasmant, notamment lors des morceaux plus enlevés, quand le boogie est de mise. Même si, pour y arriver, il faut parfois passer par de longues périodes de rythmes blues un peu trop monocordes. Chaque intervention de Dylan à l’harmonica est, par ailleurs, chaudement saluée par le public. Au final, après un rappel de trois morceaux - "All Along the Watchtower", "Spirit on the Water" et "Blowin’ in the Wind" - on ne sait donc pas vraiment déterminer si nous avons assisté à un bon concert ou à une prestation décevante et manquant d’âme, tant les deux points de vue sont défendables. C’est aussi pour cela qu’à bientôt 68 balais, l’icône folk, qui n’adressera la parole au public que pour présenter son groupe, reste unique en son genre.