Dour, histoire de familles
Bandcamp, Myspace, Youtube et Soundcloud crépitaient à la veille de Dour. Et pour cause, ces références de la diffusion musicale gratuite sur le web s’imposent comme des outils de préécoute (et de survie) indispensables.
Publié le 12-07-2012 à 13h47
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Bandcamp, Myspace, Youtube et Soundcloud crépitaient à la veille de Dour. Et pour cause, ces références de la diffusion musicale gratuite sur le web s’imposent comme des outils de préécoute (et de survie) indispensables. Car même les initiés se perdent parmi les 200 noms programmés à l’affiche du plus gros rassemblement musical indé de l’été. Horaires à embranchements multiples. Renoncement. Chaque année, le même refrain. Assembler un programme perso sur les sept scènes du site prend des allures de parcours du combattant. De stratégie de groupes entre amis aussi, avec, parfois, des schismes à la clef.
Les exclusivités estivales, brandies par cette 24e édition, risquent en outre de ne pas simplifier la tâche des festivaliers aux oreilles curieuses. Franz Ferdinand, Bon Iver, les Flaming Lips et Caribou ne fouleront ainsi le sol belge qu’à Dour cet été. Illustrant à merveille le grand retour du rock, ce menu unique se complètera également d’autres noms inédits. En hip hop, Blackstar (Talib Kweli et Mos Def) claque. Côté dancefloors malins, l’événement aux quatre lettres se profile comme l’unique chance d’apercevoir cet été (en Belgique) des grands noms comme Squarepusher ou Agoria. En mode rave (presque) vintage, ce dernier livrera un DJ set épaulé d’un nouveau show visuel baptisé FORMS. De quoi tapisser la scène de mobiliers abstraits texturés de projections hypnotiques...
Autre exclusivité à Dour, Nero représentera les couleurs du dubstep britannique. Le genre musical qui colle aux baskets des kids et des ados brillera particulièrement le samedi soir. Adepte de beats dégoulinants et de boucles en marche arrière, le label Circus exposera ainsi ses freaks et ses geeks avec Doctor P, Flux Pavilion, Cookie Monsta, Funtcase, Krafty MC et Brown & Gammon. Ce rassemblement ne sera toutefois pas la seule réunion de famille à Dour. Ed Banger emmènera ainsi Mickey Moonlight, Sebastian, Feadz, Breakbot et Busy P, grand manitou de cette secte électronique parisienne. Le label Bromance rassemblera également quelques illustres membres de sa tribu avec The Shoes, Club Cheval, mais aussi Brodinski et Gesaffelstein, prévus en duo pour 2 heures de beats.
"Tous ces ‘presents’, c’est un peu comme des groupes d’amis qui viennent ensemble au festival", note Alex Stevens, programmateur de Dour. "Avoir des artistes qui se connaissent apporte un plus. En tournée, beaucoup d’entre eux sont souvent seuls et finissent parfois par déprimer. La dynamique, sur scène et en backstage, change alors du tout au tout." Au-delà de Format T, Lefto et Untitled qui présenteront aussi leurs protégés, R&S, le label qui a projeté James Blake sur les feux de la rampe, dancera également autour du feu. Forte d’une récente soirée au Fuse, la maison de disque, adepte d’électronique psyché, s’apprête à marquer au fer rouge la plaine de la Machine à Feu avec, entre autres, Space Dimension Controller et Teengirl Fantasy.
Si les nuits de Dour vont donc transpirer, les allergiques des rythmes synthétiques se réfugieront vers le rock. Baxter Dury (meilleur album pop indé de 2011), Hanni El Khatib, Nada Surf, Napalm Death et Dinosaur Jr parachèvent ainsi l’affiche improbable du festival. Au rayon transgenre, on retiendra également Sébastien Tellier, Battles, St Vincent et The Rapture. Sans oublier Sexion d’Assaut, 1995, Klub des loosers, Dilated People et The Pharcyde en hip hop. De quoi abreuver les 150 000 visiteurs attendus cette année
Dour, Plaine de la Machine à Feu, du 12 au 15 juillet, 50 € / jour et 100 € / 4 jours, infos : www.dourfestival.be et info@dourfestival.be