Chantons dans la gaDour
The Bots, quelque part, avait un nom prédestiné pour jouer à cette 24e édition du festival de Dour, certainement la plus pourrie au niveau météo.
Publié le 15-07-2012 à 10h39 - Mis à jour le 15-07-2012 à 10h42
:focal(115x89:125x79)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/PYIHVX2BUZCFJOGYKDHM4DDTGI.jpg)
The Bots, quelque part, avait un nom prédestiné pour jouer à cette 24e édition du festival de Dour, certainement la plus pourrie au niveau météo. Car si les organisateurs ont beau dire que les campeurs et festivaliers s’accommodent des conditions qui deviennent de plus en plus dantesques, ceux-ci pataugent dans la gadoue alors qu’on ne compte plus les tentes inondées.
Le truc des courageux serait donc de boire, boire et encore boire pour tenter de prendre quelques distances avec la dure réalité. Qui revient au galop quand, trop imbibé, le festivalier ne tient plus sur ses quilles et s’offre un beau vol plané.
Mikaiah et Anaiah Lei, les deux frères de The Bots, ne devaient pas trop s’en préoccuper. Avec un premier album enregistré il y a deux ans alors qu’ils n’avaient que douze et quinze ans, les Américains incarnent un certain renouveau, eux qui offrent un rock-punk bien roots et senti.
François et ses Atlas Mountains ont, eux, un peu plus de bouteille. Sillonnant pour l’instant l’Europe dans tous les sens, les Français respirent la bonne humeur avec un chanteur qui ne ressemble à personne quand il danse. Avec des paroles dans la langue de Voltaire, ils parviennent, avec un côté bricolo, à transcender les genres.
Nada Surf, lui, ne fait pas de vague et, s’il a sorti un septième album récemment, le trio (avec un gars de Calexico aux synthés et un guitariste en plus pour la scène) surfe toujours sur la vague de Popular, sorti en 1996. Et il faut reconnaître que des titres comme Teenage Dreams ou Waiting for Something tiré The Stars Are Indifferent To Astronomy n’atteignent pas le niveau de leur hit planétaire même si, live, les gars arrivent encore à faire bouger leur public.
Andrew Tosh, lui , marche sur les traces de son célèbre paternel, Peter (décédé en 1987 lors d’un règlement de comptes), avec un reggae bien distillé.
Autre nom prédestiné à jouer hier sur la Plaine de la Machine à Feu, Bon Iver qui a dû croire qu’il s’était trompé d’hémisphère tant la température restait glacée. On était curieux de voir comment Justin Vernon, de son vrai nom, allait s’en sortir comme tête d’affiche sur la grande scène. Bien sûr, depuis la sortie en 2008 de For Emma, Forever Ago, disque bricolé dans une cabane de chasseur perdue au milieu de la montagne du Wisconsin, il a pris de l’ampleur, sachant bien s’entourer en studio (pour le dernier album) mais aussi sur scène. Avec huit musiciens (deux batteurs, un violoniste, notamment), l’Américain donne pas mal d’ampleur à ses morceaux du premier album, ceux de Bon Iver étant déjà beaucoup moins dépouillés avec l’utilisation de cuivres, entre autres.
C’est quasiment sur le seul Skinny Love que Justin Vernon ne s’appuie pas sur la machine de feu de son groupe, laissant simplement le soin à ses huit musiciens de reprendre avec lui et en chœur le refrain.