Luc Mishalle, le talentueux saxophoniste belge

Né en 1953 à Anvers, il commence dès 1973 à écrire pour le théâtre tant en Belgique qu’aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne.

Saxophoniste ténor au sein du quatuor d’anches Bl!ndman avec Eric "Sleichim" Michiels, il s’ouvre aussi, dès le début des années 1980, à la musique des minorités turques, gnawas marocaines et autres en Belgique. De là les projets Belçika, Raï Express, etc. Depuis 1998, Luc Mishalle est directeur artistique du MET-X, branche d’intégration culturelle de la Coordination sociale des Marolles à Bruxelles. MET-X se définit comme "lieu accueillant pour les musiciens de tout horizon et de toute origine".

Co-dirigé par le trompettiste Laurent Blondiau (Mâäk), MET-X est à l’origine de projets fédérateurs comme Al-Harmoniah, Fanfarrah, Aywa !, Marockin’Brass, la fanfare gnawa Remork&Karkaba, etc. Luc Mishalle n’en poursuit pas moins une carrière de musicien aux confluences du free jazz, du jazz et des musiques improvisées. Le 4 février dernier, il était au Singel à Anvers avec le WIM Ensemble pour célébrer les 80 ans du pianiste, organiste, carilloniste et accordéoniste Fred Van Hove, cheville ouvrière du Free Music Festival anversois. Homme de plume et de pensée, on lui doit aussi des articles au titre ayant le mérite d’être clairs : "Afrikaanse muziek zit in ons bloed" ("La musique africaine réside dans notre sang" (2011) ou "Goed Gewerkt. U krijgt niets" ("Beau travail. Vous ne recevrez rien" (2012).

Luc Mishalle, lui, reçoit un prix pour la culture et l’engagement social qu’il n’a pas volé.

Lors de cette même cérémonie, la Fondation Européenne de la Culture récompensera également l’écrivain allemand Navid Kermani, l’artiste allemande Marina Naprushkina et l’auteure turc Aslı Erdogan, récement libérée, mais toujours interdite de quitter le territoire turc avant la fin de son procès, après la tentative de coup d’État du mois précédent.D S