Christophe bientôt en duo avec Laurent Garnier (CONCERT)

Hier soir, dans l'antre du Boulevard Anspach, le plus italien des chanteurs français a livré une prestation de deux heures et des (jolies) poussières.

Nicolas Capart
Christophe bientôt en duo avec Laurent Garnier
©Michel Tonneau

S'il dépasse à peine le mètre soixante du haut de ses talonnettes, à 72 printemps, Christophe demeure l'un des plus grands, et le prouvait encore ce mardi soir devant une Ancienne Belgique complète. En un demi-siècle de carrière, le sieur Bevilacqua a distillé treize albums aux atours forcément poétiques et à l'âme toujours aventureuse. Point besoin de re-présenter ou de louer la plume du dandy maudit, mais il est bon de rappeler la modernité de ses compositions, la pertinence de ses explorations. Et la comparaison est dure pour ses confrères issus de la même génération, tout comme pour bien de ses cadets de la chanson, forcés de regarder de loin la nuque longue de Christophe, à des longueurs d'avance sur eux au rayon production.

Hier soir, dans l'antre du Boulevard Anspach, le plus italien des chanteurs français a livré une prestation de deux heures et des (jolies) poussières. Interprétant dans le désordre mais son intégralité le petit dernier, "Les Vestiges Du Chaos", album caviar publié il y a déjà une grosse année. La même setlist qu'au Cirque Royal le 11 février, prolongée d'un long best of jalonnés de classiques à l'envi retravaillés. Nous découvrions ainsi en toute fin de parcours le monolithe "Aline" traversé d'électricité mélancolique ; cette version aérienne, recueillie et presque solennelle des "Paradis Perdus" ; les incontournables "Mots Bleus", pour répondre aux "Mots fous", lors d'une délectable parenthèse piano-voix ; la mélancolie cryptique de "Mal comme" mais surtout de "T'aimer fol'ment" ; ou encore le léger et ici plus enlevé "Chiqué Chiqué", pour bouger bouger...

Nous retiendrons à coup sûr la reprise uber classe d' "Alcaline" en hommage au regretté Bashung. Tout comme nous aura marqués – moins positivement – ce clin d’œil à Alan Vega au fil de "Tangerine", personnifié par un curieux juke-box old-school aux faux airs de R2-D2. A l'aise et en terrain conquis devant une audience suspendue au moindre de ses mots, Christophe fut même bavard, plaisantant de ci ou vantant de là les charmes de notre capitale qu'il chérit, entre deux rasades de Jack Daniel’s (c'est son côté pe-ra).

Avant de nous quitter, notre hôte livre sa bonne nouvelle. En mars prochain, il sortira un album de duos où l'on croisera Laetitia Casta, Raphael, Julien Doré, les Belges de Vive La Fête, Sébastien Tellier ou encore le pape techno hexagonal Laurent Garnier... Christophe nous fera en outre le plaisir d'un nouveau passage le 3 de ce même mois sur les planches du Central à La Louvière.

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