Moses Sumney, chanteur aromantique (CRITIQUE) ***

Moses Sumney est né aux Etats-Unis, de parents ghanéens. Aujourd'hui, il a 27 ans et vit du côté de L.A. S'il confectionnait des chansons à l'abri des yeux et des oreilles depuis quelques années déjà, c'est le EP "Mid-City Island" en 2014 qui va d'abord le révéler. Il lui vaudra de se faire adouber par "la sœur de l'autre" Solange Knowles. De travailler avec Beck Hansen (en composant pour lui le morceau "Title of this Song", extrait de "Song Reader"), puis de collaborer avec le toujours recommandable Cinematic Orchestra. Et d'impressionner tous ceux qui éprouveront son grain épidermique et androgyne en live.

Une voix d'exception que voilà déclinée sur la longueur d'un premier disque quasi parfait au titre séduisant. L'Aromanticisme, c'est l'amour qui brûle, qui blesse et qui s'évapore. Onze tours de pistes qui donnent le tournis, entre nu-soul incandescente à la D'Angelo, r'n'b éploré façon Childish Gambino, gospel en apesenteur qu'aurait pu pratiquer Parliament et anti-folk rêveur que ne renierait pas Sufjan Stevens (avec lequel il a tourné). On pense à Sampha, à Usher, à Frank Ocean, à Stevie Wonder. Et Sumney de transformer sa solitude en poésie. De quoi se réchauffer en attendant que passe ce novembre et l'hiver.

> 1CD (JagJaguwar). En concert au Botanique le lundi 20 novembre.