Avec "Buzzy Lee", la fille de Steven Spielberg se lance brillamment dans la pop (ENTRETIEN)
En pleine crise d'allergie, la fille de Steven revient sur sa musique, le lourd héritage de son patronyme et son addiction à Instagram avant sa venue à la soirée Fifty Fifty de mercredi, pour laquelle nous vous offrons une nouvelle fois des places.
- Publié le 19-10-2018 à 12h43
- Mis à jour le 23-10-2018 à 11h05
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En pleine crise d'allergie, la fille de Steven Spielberg revient sur sa musique, le lourd héritage de son patronyme, et son addiction à Instagram, avant sa venue à la soirée Fifty Fifty de mercredi pour laquelle nous vous offrons des places.
"Je suis désolée, j'ai des allergies incroyables pour le moment. S'il vous plaît, n'écrivez pas que je chante bien mais que j'ai une voix horrible quand je parle" nous lance Sasha Spielberg dans un grand éclat de rire. À 28 ans, la fille de Steven sort "Facepaint", un premier EP électro-pop réussi, intimiste, et définitivement inclassable.
"Les amis de mes parents n'arrêtent pas de me demander quel genre de musique je fais, mais pour eux, le monde se divise entre le rock et la pop (rires). Alors c'est difficile à expliquer."
Dans un premier temps, héritage familial oblige, la cadette de la famille Spielberg se lance dans le cinéma. "C'était tout à fait naturel, ma mère était actrice, ma sœur était actrice, et mon père me faisait tourner dans ses films."
"J'avais six ans lors du tournage de Jurassic Park" se remémore Sasha. "Il m'a fait pleurer en me faisant croire que j'avais été mordue par un dinosaure, et il a filmé tout ça. Je me suis donc retrouvée à faire 'l'enfant acteur' toute petite, avant de faire quelques apparitions dans des films de série B et des pièces de théâtre au collège, et - enfin - de réaliser qu'en réalité, mon véritable amour était la musique."
Nicolas Jaar, le facteur "X"
Bien née, Sasha est aussi… bien entourée. Au collège, mademoiselle tanne son grand frère pour jouer dans son groupe folk et se lie d'amitié avec un certain Nicolas Jaar, électronicien génial qui la pousse à tenter le coup en solo "pour le fun".
Pendant plusieurs années, Sasha Spielberg lui envoie des démos qu'elle juge "peu convaincantes", mais qui plaisent au musicien dont elle finit par recevoir un coup de fil clé. "Nous avons eu une longue conversation, et Nico a fini par me dire "pourquoi tu ne viendrais pas à New York enregistrer quelques morceaux ? On ferait ça chez moi en deux semaines." C'est la naissance de Buzzy Lee et sa "synth-pop" planante.
Dans une interview donnée à nos confrères de "Rolling Stone", la jeune femme confie que pour la première fois de sa jeune vie, elle a enfin le sentiment d'être elle-même. "J'ai passé tellement de temps à vouloir faire plaisir aux autres" enchaîne-t-elle au téléphone. "J'ai grandi avec ce patronyme que tout le monde connait. Du coup, dès que je présentais ma carte d'identité quelque part et que les gens me disaient "Mais… Est-ce que vous êtes la fille de… ?" je passais mon temps à dire "non". J'ai toujours eu le sentiment que les gens m'aimaient bien avant même de me connaître à cause de mon nom, et je voulais absolument leur montrer que oui, j'étais une bonne personne. Avec "Buzzy Lee", j'ai voulu faire les choses correctement, mettre mon ego de côté et laisser les gens me juger d'abord et avant tout sur la musique."
En concert mercredi à la Fifty Fifty
Résultat, "Facepaint" est un EP intimiste et extrêmement personnel, qui n'a encore pratiquement jamais été joué sur scène. "J'ai déjà donné plusieurs dates aux Etats-Unis où les choses sont plus simples car je peux juste me rendre sur place avec ma voiture" poursuit Sasha Spielberg. "Mais c'est la première fois que je viens en Europe, et je pense qu'on joue à sept reprises en huit jours, à Paris, Bruxelles et au Royaume-Uni." Avant son show officiel à l'AB Club, ce jeudi 25, "Buzzy Lee" donnera un concert en petit comité à la soirée Fifty Fifty du mercredi 24, pour laquelle nous vous offrons d'ores et déjà 20 x 2 places.

Reste, désormais, à espérer que ses allergies soient terminées. " Vous savez, j'avais tendance à juger les gens qui avaient des crises d'allergies. Je disais tout le temps 'Oh, ça va, ce ne sont que des allergies, arrêtez de vous plaindre'. L'année passée, quand j'ai moi-même commencé à être allergique, je me suis excusée auprès de toutes les personnes que j'avais jugées (rires). Je crois que ça a fait de moi une meilleure personne (re-rires)".