La voix de Pamina pour l’enseignement inclusif

Martine D.Mergeay
La voix de Pamina pour l’enseignement inclusif
©D.R.

Sophie Karthäuser se produit jeudi prochain dans un contexte singulier.La rencontre eut lieu en bord de Meuse. Dehors, il faisait gris et pluvieux mais à l’intérieur, le soleil s’était invité en la personne de la soprano Sophie Karthäuser, bientôt rejointe par son partenaire de toujours, le pianiste américain Eugene Asti, ainsi que Serge Daelemans, instigateur de la rencontre, et Sylvie de Norre, représentant l’ASBL École & Surdité. Car c’est au bénéfice de l’école Sainte-Marie que les artistes se produiront le 25 octobre prochain à Namur. Une école inclusive bilingue, unique en Belgique, où l’enseignement se pratique simultanément en français et en langue des signes. Avec des résultats pédagogiques exceptionnels chez l’ensemble des enfants, qu’ils soient bien ou malentendants…

"Le projet m’a semblé captivant, nous explique Sophie Karthäuser, en phase avec ce que peuvent percevoir les enfants sourds ou malentendants en termes de sensations, de vibrations et de contacts avec leurs condisciples ou leur entourage lorsque tous sont à l’‘écoute’ d’un même phénomène sonore, dans ce cas musical et artistique…"

Donné dans l’amphithéâtre Vauban de l’Université de Namur, le concert est destiné au grand public mais il est dédié aux enfants. "Ce qui correspond idéalement au programme que nous venons d’enregistrer, Eugene et moi, sous le titre Le Bal des animaux. Une façon de parler du genre humain avec finesse, tendresse, parfois ironie, à travers de véritables chefs-d’œuvre. Je chante en anglais, en allemand et surtout en français. La première partie comprend Three English Canzonettas de Haydn, la courte et très belle cantate maçonnique K.619 de Mozart, une sélection de lieds des Italienische Liederbuch de Hugo Wolf et quelques lieds emblématiques de Strauss ; et la seconde, tout un bestiaire imaginaire, signé Fauré, Lalo, Déodat de Séverac (jamais joué et absolument magnifique), Hahn, Bizet, Chausson, Ravel et, évidemment, Chabrier." Ah ! Chabrier…

Entendra-t-on La Villanelle des petits canards ? "Eh bien non : ce sera La Ballade des gros dindons !"

L’incertitude transmuée

La facétieuse Sophie rencontrée ce jour-là sortait pourtant de la dernière représentation de La Flûte enchantée de Mozart (Monnaie) dans la mise en scène controversée et bouleversante, au sens propre du terme, de Romeo Castellucci.

"Ce fut une production éprouvante, moins par le choix du concept, ou plutôt des concepts, que par la mouvance du processus et les changements opérés jusqu’à la dernière minute. Mais à travers tant d’incertitudes, Castelluci nous a toujours fait confiance, il nous a octroyé une étonnante liberté et notre plus belle récompense est d’apprendre que le public a été touché par notre travail." Martine D.Mergeay

Namur, Amphithéâtre Vauban (2 bd Frère Orban), le jeudi 25 octobre à 20 h. Info : www.nanamur.be

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...