Sylvie Vartan : "Je ne veux pas célébrer Johnny mort"

Qu’allez-vous proposer comme spectacle à votre public belge ?

C’est le concert que j’ai donné au Grand Rex à Paris au printemps dernier dont une partie est consacrée à rendre hommage à Johnny. C’était une évidence pour moi de le faire. Il était impossible pour moi de passer cela sous silence, il fallait que je lui rende hommage, que je le chante. J’ai donc modifié une partie de mon show pour inclure ça.

Quel effet cela vous fait-il d’interpréter Johnny Hallyday sur scène ?

Ça me fait du bien parce que j’ai choisi des chansons qui le célèbrent vivant. Je ne veux pas le célébrer mort, je n’y arrive pas. C’était quelqu’un de solaire, de magnifique. Et un grand artiste, évidemment. Nous avons beaucoup chanté ensemble. C’était mon premier amour et nous avons vécu les mêmes choses. Notre passion était cimentée par l’amour de la même musique que nous partagions. Nous étions rock tous les deux, c’est le moins que l’on puisse dire (rire) ! Quelqu’un m’a rappelé que nous avons enregistré 35 duos ensemble et que nous en avons fait 55 pour la radio, la télévision, etc. C’est énorme ! Non seulement, nous avons vécu l’amour flamboyant, passionnel, mais il y avait aussi ce partage artistique qui n’était pas des moindres. Franchement, nous étions sur la même longueur d’ondes.

Vous n’avez jamais imaginé rendre hommage à Johnny sur scène avant sa disparition ?

C’est drôle, mais non. La dernière fois que nous avons chanté ensemble, c’était à l’Olympia, en 2009. C’était très émouvant pour moi comme pour lui. Nous avons partagé quelque chose de très fort.

Le choix des chansons de cet hommage reflète le Johnny que vous avez connu ?

Elles ont toutes une signification pour moi. Je veux que les gens se souviennent de lui comme d’une personne au sourire magnifique, qu’ils le gardent en mémoire tel que je l’ai connu et aimé, tel qu’il était.

Vous le célébrez non seulement sur scène mais aussi sur disque avec un album de reprises de ses chansons…

L’idée d’Avec toi est née du spectacle avec lequel je tourne actuellement. Le public, extrêmement ému par l’hommage à Johnny, m’a encouragée à faire ce disque. Ces chansons sont dans mon ADN, je les connais par cœur, comme pratiquement tout le répertoire de Johnny. C’était en boîte en deux semaines, on a enregistré live, à l’ancienne. Ça donne une couleur différente parce qu’on a l’impression que c’est un groupe qui joue ensemble. Je me suis beaucoup impliquée dans tout ça et ça a été très émouvant tout en me permettant de me souvenir de lui vivant.

Certains des quatorze titres que vous reprenez de Johnny vous touchent-ils plus particulièrement ?

Chaque chanson a sa résonance en moi. Il y a bien sûr "Que je t’aime" dont il m’a fait cadeau. C’était comme un message d’amour et moi j’ai voulu lui répondre au féminin, en l’interprétant, à la façon d’un remerciement. Ce titre est cher à mon cœur parce qu’il véhicule beaucoup de souvenirs intimes. Il y a aussi "Sang pour sang " qui m’émeut énormément. C’est notre fils qui l’a écrite et elle est magnifique, poignante.

Le disque se clôt sur "In My Life" des Beatles. Pourquoi ?

Elle s’est imposée à moi parce que c’est une chanson que Johnny et moi aimions beaucoup. Les paroles sont magnifiques et évoquent le premier amour que l’on vit, celui que l’on n’oublie jamais. Elles expliquent tout ce que nous avons partagé ensemble. Elle clôt cette période et l’hommage que je rends à Johnny.