Hooverphonic : "La voix de Luka nous donne une cinquième vie" (VIDEO)
- Publié le 21-11-2018 à 11h12
- Mis à jour le 22-11-2018 à 10h17
Le groupe belge revient avec un dixième album, "Looking for stars", et une nouvelle chanteuse : Luka Cruysberghs.Hooverphonic est immortel. Vingt-trois ans après sa création, le duo formé par Raymond Geerts et Alex Callier revient avec une sixième chanteuse : Luka Cruysberghs, dénichée dans The Voice Vlaanderen à 17 ans à peine. Rencontre avec le trio et sa nouvelle star.
Vous avez travaillé avec plusieurs interprètes sur le précédent opus. Pourquoi avoir changé de formule ?
Alex Callier : Nous avons effectivement travaillé avec plusieurs voix sur In Wonderland parce que nos morceaux ne pouvaient être interprétés par un seul et même chanteur. Des chansons comme "Badaboum", par exemple, n’ont jamais sonné aussi bien que sur les démos originales, ce qui nous a poussés à faire appel à plusieurs interprètes. Nous aurions d’ailleurs continué à travailler de cette manière si nous n’avions pas trouvé quelqu’un de vraiment talentueux, mais on a rencontré Luka.
Luka, aviez-vous des craintes à l’idée de vous lancer dans un groupe aussi emblématique qu’Hooverphonic ?
Luka Cruysberghs : Oui, c’est une chance tellement énorme que c’en est presque étrange, une aventure qui rend ma vie spéciale. Donc au final, le choix n’était pas si compliqué que cela.
A.C. : Pour nous aussi, c’était un peu effrayant. Chaque fois que l’on sort un nouveau single ou un album, je suis nerveux, même après 23 ans. C’est d’ailleurs quelque chose que l’on essaie de transmettre à Luka. Il faut être confiant, croire en soi, en son talent, penser qu’on est spécial, mais, en même temps, ne pas se sentir meilleur qu’un autre. Ne pas être un enfoiré, garder les pieds sur terre. Luka s’en tire très bien à ce niveau-là.
En tant que coach sur l’émission "The Voice Vlaanderen", quand avez-vous réalisé que Luka avait quelque chose de spécial ?
A.C. : Ça n’a pas été le coup de foudre. Raymond m’a dit qu’elle était très douée, et je l’ai vue également sinon je ne l’aurais pas prise dans mon équipe. Mais nous ne cherchions pas vraiment de chanteuse, à l’époque. Nous comptions simplement aller aux États-Unis avec les trois chanteurs qui avaient collaboré avec nous sur In Wonderland. Luka a choisi à deux reprises des chansons très fortes, durant l’émission : "Glory Box" de Portishead et "Mad About You" de nous. À chaque fois, la première version n’était pas terrible, mais elle ne se démotivait pas et bossait pour y arriver. Ça a fonctionné, et je suis à nouveau tombé amoureux de "Mad About You". La façon qu’elle avait de la chanter créait une alchimie. Quand elle a gagné l’émission, on lui a fait essayer quelques chansons, notamment "Romantic", qui était parfaite après deux prises.
Qu’apporte-t-elle au groupe sur cet album ?
A.C. : Elle a une voix fantastique et plus jeune qui nous donne une cinquième vie. La raison qui fait que cet album est si éclectique, c’est elle, avec sa spontanéité, son naturel. Nous voulions initialement sortir trois albums : un trip hop, un pop et une bande originale. C’est Luka, en studio, qui a fait le tri entre tous les morceaux et qui a donné l’orientation finale. Elle n’a pas écrit les chansons et les paroles, mais elle a pris énormément de décisions.
Comment s’imposer sur des classiques chantés auparavant par Noémie ou Geike (deux des anciennes chanteuses du groupe) ?
A.C. : Dans les classiques, il y a des choses qu’on ne peut pas changer. Mais on peut y apporter des variations pour leur donner une nouvelle saveur. Ça ne s’apprend pas à quelqu’un, la chanteuse doit trouver cela en elle. Au début, je pense que Luka voulait changer trop de choses, puis elle s’est rendu compte qu’elle pouvait s’approprier les morceaux dans les petits détails.