Christian Lacroix arrive à l’ORW
- Publié le 13-12-2018 à 11h53
- Mis à jour le 13-12-2018 à 11h54
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L’ex-couturier français participe à deux productions cette saison à l’Opéra royal de Wallonie.Voici déjà quelques années que Christian Lacroix dessine des costumes pour diverses productions d’opéra. À la Monnaie déjà, sous le règne de Bernard Foccroulle, on avait vu celui qui fut un célèbre couturier coup sur coup à l’affiche d’Il Re pastore, Eliogabalo, Die Frau ohne Schatten et Cosi fan tutte. Cette fois, il arrive à Liège, où il participera cette saison à deux (co-)productions : Le Comte Ory, une mise en scène de Denis Podalydès à voir dès le 21 décembre, et I Puritani en juin.
Signé Vincent Boussard - lui aussi un habitué des dernières années de l’ère Foccroulle à la Monnaie - le spectacle est actuellement à l’affiche de l’Opéra de Francfort qui en assure la coproduction. D’une grande beauté visuelle, la mise en scène apparaît comme une sorte de moyen terme entre les relectures parfois radicales de mise outre-Rhin et l’esthétique un peu sage qui domine à l’Opéra royal de Wallonie (ORW). Rappelant que Bellini mourut peu après la création des Puritani à Paris, Boussard construit l’action de son ultime opéra au départ de ses funérailles, qui occupent la scène avant que démarre la sinfonia d’ouverture, et à l’occasion desquelles est organisé un "bal gothique" (sic).
L’action se déroule donc vers 1835, avec redingotes, hauts de forme et robes à froufrou qui permettent à Lacroix de s’en donner à cœur joie dans l’élégance, créant un intéressant hiatus avec les décors plutôt bruts de Johannes Leiacker : un théâtre en ruine dont les rangées de loges ont perdu leurs sièges et leurs rambardes. On ne peut dire que cette intrusion de la mort de Bellini, une idée de génie, éclaire d’un jour nouveau le livret mais, à tout le moins, elle ne gêne pas. Et s’il n’est pas toujours simple pour Brenda Rae, formidable interprète d’Elvira, de monter ou descendre avec sa grande robe longue l’échelle qui lui permet d’accéder au premier étage du théâtre en ruine, les images sont souvent superbes.
Outre Brenda Rae, un autre chanteur américain vaut le détour par le Main : John Osborn, ténor de référence dans le répertoire de cette époque, qui réussit splendidement sa prise du rôle d’Arturo. À Liège en juin, sous la baguette de Speranza Scapucci (à Francfort, c’est Tito Ceccherini), ce rôle très exposé reviendra à un autre ténor américain réputé : Lawrence Brownlee. À ses côtés, on découvrira la soprano tchèque Zuzana Marková, qui succédera à Brenda Rae pour les dernières représentations du spectacle à Francfort.
---> Francfort, jusqu’au 18 janvier ; www.oper-frankfurt.de ; Liège, du 16 au 28 juin, www.operaliege.be