Arthur H : "Il faut prendre le temps de raconter"
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/94f304b1-a5e2-41b1-ac56-3b865fec234f.png)
Publié le 17-01-2019 à 12h51 - Mis à jour le 17-01-2019 à 12h52
:focal(1218x616.5:1228x606.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/PHZ5FINX7RDANBIBGKN2E4S5MY.jpg)
Le 18 janvier, Arthur H sera sur la scène de La Centrale à La Louvière pour présenter "Amour chien fou".Arthur H est un voltigeur, un acrobate des mots et des mélodies. Toujours à la recherche de nouvelles sensations et émotions musicales et poétiques, le fils du regretté Jacques Higelin et de Nicole Courtois déploie un univers très personnel à travers une discographie riche d’une petite vingtaine d’albums studio et live. Le dernier, Amour chien fou, est un double et date d’il y a presque un an. "Avec ma compagne (l’artiste plasticienne sonore Léonore Mercier, NdlR) nous avons fait un tour du monde : Mexique-Tokyo-Bali-Paris, explique le chanteur. Ça a été une inspiration pour faire un disque plus solaire et festif qui est celui du Mexique, et l’autre plus nocturne et mystérieux qui est celui de Bali."
Le tout vient de ressortir dans un coffret enrichi d’un CD d’inédits, versions en concerts et instrumentaux, auxquels s’ajoute le livre La musique des mots regroupant l’intégrale des textes de ses chansons depuis 1988. Une aubaine alors qu’Arthur H est annoncé le 18 janvier à la scène de La Centrale à La Louvière. "Nous serons trois musiciens sur scène, dit-il. Pour nous, le plus important est que la musique ne soit pas enfermée dans un carcan, ce qui signifie beaucoup d’improvisation et donc de télépathie entre nous. Et on l’espère avec le public. Cela implique aussi un peu de mise en scène. Il y a une sorte de gros meuble très mystérieux que j’ouvre et ferme, avec lequel je fais des marionnettes et une espèce de petite cérémonie. Ça donne un spectacle tout aussi varié que le disque avec de l’humour, des choses plus légères, d’autres plus atmosphériques ou dansantes."
Expérimenter, voilà le maître mot qui guide l’artiste dans tout ce qu’il fait. "C’est un mouvement perpétuel qui m’habite, explique-t-il, une énergie qui a toujours été en moi." Un moteur important à ses yeux parce qu’il y a une part de frustration lorsque l’on crée, le sentiment que l’on peut toujours faire mieux.
En toute liberté
L’autre fil d’Ariane qui relie toutes ses œuvres, c’est son amour pour les histoires, celle que l’on partage, en chanson par exemple. "Je n’ai pas grandi avec mon père mais quand j’étais petit, il me racontait parfois - rarement - des grandes histoires à la fois loufoques et belles. Ce goût des histoires que l’on raconte vient de là, de mon enfance."
Pour qu’elles livrent toutes leurs saveurs, il n’hésite pas à donner à ses chansons l’allure de longues chevauchées. Sur Amour chien fou, plusieurs titres dépassent allègrement les six minutes quand ils ne flirtent pas avec la dizaine. "Si une belle histoire nécessite du temps, il faut le prendre pour la raconter. On n’est pas obligé de se conformer au fait que tout le monde pense que l’attention est réduite si on dépasse les deux minutes. C’est méprisant. Pink Floyd, les Doors et d’autres grands groupes avaient des chansons longues. On rentrait dans un monde et j’ai toujours envie de faire ça." Et tant pis si cette liberté qu’il s’octroie s’oppose aux standards de l’industrie musicale. "Je ne vends pas énormément de disques, reconnaît-il, mais mes tournées sont archi pleines partout. Je ne suis pas très présent médiatiquement mais je le suis sur le terrain."