Le succès fou des cover bands : que celui qui n’est pas repris jette sa première guitare !

Même les grands ont commencé par des "cover". Décryptage.

Vellut Basile

Même les grands ont commencé par des "cover". Décryptage.

En remontant dans les archives, il apparaît que ce serait Elvis Presley le véritable précurseur du phénomène. Le King, assez rapidement, aurait été l’objet d’imitateurs qui, micro à la main, essayaient de se trémousser comme lui tout en chantant Heartbreak Hotel ou Love Me Tender. Et si le succès du chanteur américain n’est pas près de se démentir dans une ville comme Las Vegas où ses sosies se comptent encore par dizaines, la prolifération des cover bands (groupe ou individu qui interprète les compositions de différents artistes) ou tribute acts (groupe ou individu qui interprète le répertoire d’un seul artiste) s’est accélérée.

Désormais, il suffit de "googler" le nom d’un artiste ou d’un groupe à la renommée internationale pour trouver facilement quelques tribute acts aux noms forts proches de celui de l’ensemble original ou qui ont détourné le nom d’une des chansons emblématiques pour se l’approprier.

Sans sortir une liste exhaustive du nombre de "répliques" qui existent dans le monde, il est clair que ce sont les groupes avec un chanteur décédé (The Doors, Queen,…) ou ceux qui refusent de se reformer pour diverses raisons (Abba, Led Zeppelin…) qui génèrent la plus grande demande du public à l’idée de le voir à nouveau sur scène. Et devant cette quasi-impossibilité (même si, bon an mal an, on évoque à nouveau les reformations de Pink Floyd, c’est même arrivé, d’Oasis ou des Smiths), certains n’ont pas hésité à s’engouffrer dans la brèche. Avec ou sans légitimité.

Ainsi, par exemple, The Musical Box avait reçu l’aval de Peter Gabriel, Phil Collins et d’autres membres de Genesis pour interpréter le répertoire du groupe britannique. The Australian Pink Floyd ont été adoubés par la venue sur scène de certains membres originaux des auteurs de The Dark Side of the Moon. Et, de leur côté, Ray Manzarek et Robby Krieger, après la disparition du Lizard King, ont lancé The Doors of the 21st Century.

La légitimité (voir au niveau des contraintes légales, pages suivantes), elle, vient probablement avec le succès. Du reste, quel artiste pourrait estimer détester les cover bands lui qui a plus que probablement commencé, ado, à jouer dans son garage les chansons que d’autres avaient écrites ? Un moment considéré comme un sous-genre, laissant peu de place à la créativité propre le phénomène des covers prend de l’ampleur. Personne n’a jamais reproché aux Rolling Stones d’avoir été d’abord un groupe de cover, avec l’ambition de devenir le meilleur groupe de reprises du blues de Chicago. Idem pour les Beatles ou les Who jouant du rock américain ou du R&B pour faire danser. Et qui reprocherait à David Bowie d’avoir sorti Pinups (entre Aladdin Sane et Diamond Dogs), un album composé exclusivement de reprises ?

Le geste de Metallica

Il y a également un autre moyen de se faire adouber par le groupe dont on effleure la gloire en reprenant son répertoire. Bliestered Earth, en avril 2017, a la désagréable surprise de trouver son van saccagé lors de son passage dans l’Oregon. Guitares, amplis, batterie… les voleurs ont tout emporté. Le groupe de reprises de Metallica s’en plaint sur Facebook, lançant sa bouteille à la mer en espérant que quelqu’un aurait une piste pour retrouver tout le matos piqué. La tragique aventure arrive à l’oreille de James Hetfield et ses potes et les Californiens décident d’offrir à Blistered Earth tout ce qui a été dérobé.

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