La Monnaie lève le rideau sur une nouvelle saison riche en premières
- Publié le 20-03-2019 à 07h44
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Peter de Caluwe en a présenté les grandes lignes. La création est à l’honneur.Fin des "thèmes", place aux grandes lignes structurelles : c’est par ce motto que le directeur de la Monnaie a ouvert la conférence de presse tenue mardi au Grand Foyer (comble). Destinée à s’appliquer durant six ans, l’architecture nouvelle de la programmation compte ainsi - entre autres objectifs - aménager une alternance entre pression (stretching) et détente, tant pour les artistes que pour les équipes de production.
Première décision, dans ce nouveau cadre : ouvrir chaque saison par au moins deux créations mondiales. Première d’entre elles, MacBeth Underworld, le nouvel opéra de Pascal Dusapin, sera dirigé par le chef en titre de la Monnaie, Alain Altinoglu, et le metteur en scène français Thomas Jolly. Seconde création, Le Silence des ombres de Benjamin Attahir - sur trois courts monodrames de Maeterlinck - sera dirigé par le compositeur et mis en scène par Olivier Lexa, avec le concours de jeunes chanteurs internationaux (dont ceux de la Chapelle musicale Reine Élisabeth).
Au total, la Monnaie mettra onze opéras à l’affiche, avec des choix significatifs : telle cette double approche de Jeanne d’Arc, selon Verdi, avec Giovanna d’Arco en version concertante, dirigée par Giuliano Carella ; ou selon Honegger et Claudel, avec Jeanne au bûcher dans la mise en scène de Castellucci (création à Lyon) et sous la direction très attendue de Kazushi Ono.
Pour la première fois depuis longtemps, la Monnaie propose "vraiment" un opéra pour les fêtes, réveillon du Nouvel An compris, avec Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach (version Keck) par le tandem Altinoglu/Warlikowsky, dans une très belle distribution (comprenant notamment Cutler et Losier), où Patricia Petibon prendra seule en charge le rôle de Stella et de ses trois avatars…
Un moment fort - et apparemment complexe - de la saison s’annonce avec la trilogie Mozart-Da Ponte selon le concept global de Jean-Philippe Clarac et Olivier Deloeil (Le Lab) qui ont modifié l’ordre des opéras - Le Nozze di Figaro, sera suivi de Cosi fan Tutte et, enfin, de Don Giovvani -, placé les actions dans un lieu unique (et symbolique : 13, avenue de la République à Paris) et mêlé les trois intrigues et tous leurs personnages dans un même grand bouleversement éthique, social et politique. Avec Antonello Manacorda et Ben Glassberg à la direction musicale, la distribution compte treize chanteurs en tout, chacun en charge de deux rôles au minimum.
Où l’on retrouve Anne Sofie von Otter
Deux opéras mythiques seront encore à l’affiche : La Dame de pique de Tchaïkovski, dirigé par Nathalie Sturzmann et mis en scène par David Marton, avec, parmi des chanteurs de premier plan, Anne Sofie von Otter dans le rôle-titre ; et Der Rosenkavalier de Richard Strauss, par Altinoglu et le prolifique Damiano Michieletto, avec Sally Matthews, Michèle Losier et Elena Sancho-Pereg dans les trois grands rôles féminins.
Tchaïkovski et Strauss sont aussi les inspirateurs de la saison symphonique imaginée par Altinoglu, qui, par ailleurs, se mettra lui-même au piano pour un grand concert de Nouvel An consacré à Bernstein. Il y sera aussi, aux côtés de Nora Gubisch, sa compagne, pour ouvrir la série des récitals - où l’on retrouvera Jodie Devos et l’Ensemble Contraste. Et il participera aux fameux Concertinos, reflets des grandes lignes de la saison et podium privilégié pour les musiciens de la maison.