"Charlotte De Witte et Amélie Lens, c’est un peu nos Kim Clijsters et Justine Henin"
Le Fuse fêtera ses 25 ans avec une soirée de 14 heures. Retour sur son histoire et ses DJ star avec ses créateurs.
- Publié le 15-04-2019 à 13h26
- Mis à jour le 02-05-2019 à 17h34
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Le Fuse fêtera ses 25 ans avec une soirée de 14 heures, le 27 avril. Retour sur son histoire et ses DJ star avec ses créateurs.
Signe de l’évolution des temps, les deux uniques artistes belges programmés ce week-end au très réputé festival californien de Coachella (lire aussi en p. 46) sont deux femmes, de moins de 30 ans, productrices de techno. Amélie Lens (28 ans) et Charlotte De Witte (26 ans, formée au Fuse) incarnent la scène musicale belge de 2019, comme l’ont fait Stromae ou Soulwax par le passé. "C’est un peu nos Kim Clijsters et Justine Henin à nous", s’amuse Nick Ramoudt, qui gère le Fuse depuis plus de dix ans. "Elles font partie des rares qui peuvent aller très loin et j’espère que ça va donner envie à beaucoup de jeunes filles de s’acheter des platines et de mixer."
Avec de telles ambassadrices, la techno a encore de belles années devant elle, mais la concurrence entre clubs est de plus en plus forte. Et le Fuse est l’un des rares à avoir tenu la distance. "On a vraiment dû s’ouvrir dans les années 2000", se remémore Pierre, DJ résident du club depuis son ouverture. "La techno était dure, industrielle. Si on avait continué dans cette voie, on se serait essoufflés, parce que le clubbing a évolué. Dans les années 90, les clubs avaient une dimension sociale très forte. C’était un lieu de rencontre, dans lequel les gens venaient retrouver des connaissances. Maintenant, avec les réseaux sociaux, les gens n’ont plus besoin de ce médium et viennent surtout pour danser. Les salles sont plus sombres, il y a moins d’échanges."
Pour conserver son identité dans un contexte de surenchère, le club bruxellois a par ailleurs fait le choix d’alterner noms ronflants garantissant un sold out et découvertes destinées à un public de connaisseurs. Ce qui leur permet, accessoirement, de proposer des tarifs parmi les plus bas du marché pour attirer le public de la capitale. " Quand on organise des concerts à Gand, les billets à 25 ou 30 euros partent très facilement, analyse Nick Ramoudt. À Bruxelles, au-dessus de 17 euros, ça ne part pas, même pour des groupes extrêmement populaires. Et si on veut assurer un sold out, on doit mettre les billets à 12,5 euros."
Autre spécificité bruxelloise, la vie nocturne, jugée sous-développée par rapport à d’autres régions ou grandes capitales européennes. "Il y a une pénurie d’endroits, estime Pierre. Pour les très gros événements, tu as le Palais 12, que la Ville veut faire vivre, et d’autres lieux comme Tour et Taxis, mais pour lesquels les autorisations sont plus difficilement accordées pour des raisons politiques. Arriver aujourd’hui avec un club comme le Fuse serait compliqué, et on est plutôt contents de voir arriver des clubs complémentaires, comme le C12, qui élargissent la scène et créent une dynamique."
Quart de siècle oblige, le Fuse s’offrira une gigantesque fête d’anniversaire au Palais 12 du Heysel, le samedi 27 avril, où il convie logiquement la crème des DJ’s techno, dont Pierre, Charlotte De Witte, Dave Clarke, Len Faki, Adam Beyer, Mind Against et Stefan Bodzin.
Infos et réservations : www.fuse.be ou www.ticketmaster.be.