Grand-messe Goldberg au Bozar

Martine D. Mergeay
Pierre-Laurent Aimard Photo: Marco Borggreve
Pierre-Laurent Aimard Photo: Marco Borggreve

Selon la vision fouillée et foisonnante de Pierre-Laurent Aimard. Sans chant ni danse.Composées probablement entre 1740 et 1742 par un Jean-Sébastien Bach au sommet de son art (c’est-à-dire libre de tout inventer), les Variations BWV 988 dites "Goldberg" (du nom du jeune élève auxquelles elles auraient été destinées), sont un peu comme le Winterreise de Schubert : une grand-messe faite d’une succession de courtes pièces intimement associées les unes aux autres et données d’un seul tenant. La dramaturgie est savante, voire cryptée, mais tout le monde peut en percevoir les effets - parfois bouleversants - à la simple écoute. Le "thème" est une Aria, qui a effectivement l’air de chanter (un peu), mais dont la richesse est fondamentalement liée à la structure harmonique, assez complexe pour nourrir les 30 variations qui suivront, elles-mêmes organisées par groupes de trois et prenant fin sur un Quodlibet (sorte de pot-pourri) mêlant ici deux airs populaires bien connus à l’époque (Bach fait parfois des blagues), avant la reprise de l’Aria du début, identique au clavier mais totalement différente à l’oreille, à l’esprit et aux sens. Voilà pour l’œuvre donnée mercredi au Bozar.

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