La Création de Haydn en apothéose des festivités anniversaires de la Cetra d'Orfeo
- Publié le 01-05-2019 à 14h15
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Au terme de 4 week-ends de festivités, la Cetra d’Orfeo célèbre "le chaos originel".Nombre de mélomanes bruxellois se souviennent de la Toccat’Anne, chorale fondée par un jeune ingénieur architecte (du genre pile atomique) et flûtiste, dénommé Michel Keustermans. De fil en aiguille, le chœur s’est élargi, un groupe d’instrumentistes professionnels s’y est adjoint et ce furent les débuts de la Cetra d’Orfeo - moteur d’une foule de productions originales, mêlant la musique baroque au théâtre et à la danse - qui célèbre cette année ses vingt-cinq ans. Les festivités anniversaires (FestiVita) débutèrent en janvier, elles prendront fin les 2 et 4 mai prochains au Cercle royal gaulois avec un monument du répertoire d’oratorio, Die Schöpfung ("La Création") pour chœur, solistes et orchestre de Joseph Haydn, donné pour la première fois en 1799, il y a 220 ans.
Création pour création, nous avons demandé à Michel Keustermans - toujours aussi enthousiaste et vibrionnant qu’à ses débuts - ce qui l’avait conduit à fonder son ensemble. "C’est très simple : je voulais travailler dans la musique et être maître de mon travail… Et avec un diplôme de flûte à bec, que pouvais-je espérer ?" Quant au métier d’ingénieur : "Je ne l’ai jamais exercé, mais cela m’a été utile dans la gestion de mes activités (rires) !"
À Bruxelles et à Valdieu
Pour les vingt-cinq ans de son ensemble, Michel Keustermans battit le rappel de tous "ses" artistes, d’hier et d’aujourd’hui. Le week-end d’ouverture à lui seul proposa 15 concerts et rassembla 150 artistes et autant de techniciens et bénévoles. Quatre mois et 25 concerts plus tard, Die Schöpfung s’annonce comme une apothéose mais surtout comme un fameux défi, pour le chef et pour ses troupes. "C’est un coup de cœur, je voulais diriger cette œuvre au moins une fois dans ma vie ! Je l’ai donc mise au planning et le reste a suivi… Aujourd’hui, que j’ai eu le temps d’étudier la partition, je mesure combien Haydn y réalise un travail d’orfèvre, combien sa musique est d’une grandeur et d’une noblesse incroyables alors que, dans sa personnalité, Haydn était un être discret, humble, touchant. Ce formidable oratorio n’était la commande de personne, il l’a composé en toute indépendance en y mettant tout son art et c’est un sommet du répertoire ! C’est aussi un sommet d’émotion. Et c’est ce que je veux transmettre. Écoutez les chaos d’ouverture - là où le monde n’est pas encore dessiné par le projet divin - c’est aussi puissant que du Wagner ! Et pour que le public puisse comprendre à fond le livret (du Baron von Swieten lui-même inspiré de Lost Paradise du poète anglais John Milton), les textes seront projetés en surtitres. Quant à la belle salle rococo du Cercle gaulois, elle évoque idéalement, selon moi, le Palais Schwarzenberg, à Vienne, où fut joué l’oratorio… Pour notre ensemble, tout cela représente un gouffre financier mais je ne l’imagine pas autrement !"
Pour cette production - qui sera également donnée à l’abbaye de Valdieu -, la Cetra d’Orfeo sera rejointe par l’excellent New Baroque Times Choir (direction Thierry Lequenne), avec, en solistes, la soprano Caroline Weynants, le ténor Thibaut Lenaerts et la basse Benoît Giaux. Le tout sous la direction de Michel Keustermans.
Bruxelles, Cercle royal gaulois, les 3 et 4 mai à 20 h.
Infos : www.festivita.be
Abbaye de Valdieu, le 21 juin à 20h.
Infos : www.concertsduprintemps.be ou 0471.56.77.38