Reine Elisabeth : les demi-finalistes entrent en lice
Ils ne sont plus que vingt-quatre. Sylvia Huang, la candidate belge, fait partie des élus.
- Publié le 05-05-2019 à 14h41
- Mis à jour le 05-05-2019 à 14h46
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Ils ne sont plus que vingt-quatre. Sylvia Huang, la candidate belge, fait partie des élus.
Adieu Bach et Paganini, (Beethoven, quant à lui, reviendra), bonjour Mozart, Ysaÿe et, nouveauté, Bram Van Camp, commanditaire de l’œuvre imposée du deuxième tour, titrée de façon engageante (mais peut-être traîtresse, à lire la première page de la partition imprimée dans le programme…) : Scherzo-Bagatelle.
Faut-il y voir le signe d’ex-aequo difficiles à départager ? La proclamation des demi-finalistes eut lieu fort tard, dans la nuit de samedi à dimanche, lançant ses habituelles injonctions de réjouissance incrédule et d’amère déception. Ce fut également l’occasion de la première prise de parole, dans ce contexte, de Gilles Ledure, directeur général de Flagey, à ce titre hôte des deux premières épreuves mais surtout nouveau président du Jury du Concours, successeur d’Arie Van Liesbeth et tout aussi cordial et polyglotte que son prédécesseur (Stéphanie Coerten, présentatrice du concours, étant un autre modèle du genre).
Nous n’avons pas suivi toutes les séances du premier tour mais avons eu la chance d’entendre en direct plus de la moitié des candidats admis à la demi-finale (et les autres sur auvio.be), de quoi se rendre compte, sans surprise, que le critère technique reste déterminant dans cette première épreuve. Un peu de nervosité, les mains moites, un trou dans la fugue de Bach, il n’en faut pas plus au candidat pour être éliminé, quelles que soient sa musicalité et son inspiration – on songe à la Suisse Sumina Studer, au Français Brieuc Vourch ou au Coréen Woo Hyung Kim. La superficialité dans l’analyse des sonates de Bach - prélude traité comme une mélodie romantique ou fugue menée en poursuite d’obstacle – fut évidemment un autre critère d’exclusion. Quant à cet Allegro assai de la 8e sonate de Beethoven, ce fut un peu comme les concertos de Haydn, lors du premier concours de violoncelle, en 2017 : la plupart des candidats en ont fait un moment de pur concert (la qualité des pianistes n’y fut pas pour rien), maintenant intacts l’intérêt et le plaisir du public.
La grâce de Sylvia Huang
La présence de Sylvia Huang parmi les demi-finalistes est une bonne nouvelle : pour l’intéressée (elle semblait plus amusée que réjouie, mais c’est dans sa manière…), pour le public et pour le concours où la jeune Belge apparaît comme une des musiciennes les plus personnelles et les plus inspirées de cette session, grâce, réserve et autorité ne faisant qu’un chez elle. Mentionnons aussi la présence en demi-finale de deux musiciennes en résidence à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth : la Kazakhe Meruert Karmenova et la Hongroise Julia Pusker ; et, parmi nos coups de cœur, la Française Anna Göckel, l’Américain Stephen Kim, le Canadien Daniel Kogan (patronyme prédestiné), la Coréenne Ji Won Song, son compatriote Kyumin Park, le Japonais Seiji Okamoto (ces deux derniers souverains, chacun dans son genre), et la toute jeune Ukrainienne Eva Rabchevska, passée le dernier soir.
Deux fois vingt-quatre candidats
Par rapport au premier tour, on notera une hausse de la proportion des hommes (ils sont 9 sur 24 alors qu’ils n’étaient que 18 – sur 24 - au départ) ; et une répartition des nationalités assez stable, avec, par ordre alphabétique : 1 Belge, 3 Canadien.ne.s (dont Daniel Kogan, également russe), 5 Coréen.ne.s, 5 Américain.ne.s, 1 Française, 1 Hongroise, 4 Japonai.e.s, 1 Kazakhe, 2 Ukraien.ne.s, 1 Roumaine. Notant que plusieurs candidats ont deux nationalités, surtout chez les Américains et les Coréens (et réciproquement…).
Pour rappel, la demi-finale requiert de chaque candidat deux prestations distinctes : l’une où il joue un concerto de Mozart (numéro 1, 4 ou 5) avec l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie, dirigé par Jean-Jacques Kantorow, l’autre, en récital, dans l’un des deux programme de son choix, comprenant au moins le Scherzo-Bagatelle de Bram van Camp déjà évoqué et deux mouvements de la sonate 27/1 d’Ysaÿe. Lors de chaque séance, le public entendra quatre demi-finalistes : deux avec orchestre, deux en récital. Et s’il a manqué l’un d’eux lors de son premier passage, il pourra le retrouver lors du second (ou sur auvio) !
A suivre en direct sur Musiq’3 et sur La Trois (séance de l’après-midi en différé à partir de 23h) et à tout instant sur auvio.be.
Flagey, du lundi 6 au samedi 11 mai, à 15h et à 20h. Toutes les infos sur : www.cmireb.be ou www.musiq3.be