Gergely Madaras à la proue de l’Orchestre philharmonique de Liège
- Publié le 07-05-2019 à 09h25
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Signe d’une (R)évolution, le directeur musical présente lui-même sa première saison.Né à Budapest en 1984, Gergely (prononcez Guergueï) Madaras prie l’assemblée d’excuser son français "c’est ma quatrième langue, j’ai encore des progrès à faire…" C’est une blague, son français est fluide et éloquent et, pour l’assemblée convoquée à la conférence de presse de l’Orchestre philharmonique royal de Liège le 24 avril dernier, sa prise de parole fera mouche. C’est évidemment à l’autre orateur du jour, Daniel Weissmann, directeur général de l’orchestre, que l’on doit l’arrivée du jeune chef hongrois à la tête de la phalange liégeoise, c’est à lui aussi que l’on doit la procédure d’engagement, légitimée, depuis 2017, par la confiance réitérée de l’orchestre (et du CA). Les extraits d’un film-portrait réalisé par Thierry Dory (pour l’OPRL) établiront en outre, combien le jeune chef est apprécié par des personnalités comme Peter Eötvös, George Benjamin, Paul Hugues (BBC), Geörgy Kurtág, Philippe Boesmans et même Fred Wasseige avec lequel il a l’air très pote. Il est diplômé - flûte et violon - de l’École Franz Liszt de Budapest (un des plus importants conservatoires d’Europe), il dirigea de 2013 à 2019 l’Orchestre de Dijon-Bourgogne et occupe depuis 2014 le poste de chef principal du Savaria Symphony Orchestra (Hongrie). Malgré sa jeunesse, son expérience est considérable - y compris à l’opéra et dans le domaine de la création.
Symphonique central
Opinion de Madaras sur son nouvel environnement : "Un orchestre à la forte identité musicale et aux sonorités raffinées, un climat enthousiaste et perfectionniste, une institution extraordinairement bien organisée, un public large et fidèle." Objectifs prioritaires : "Construire de nouveaux ponts vers le public, multiplier les connexions avec les autres disciplines artistiques - arts plastiques, théâtre, poésie, danse, science -, sélectionner des œuvres significatives de l’Histoire des hommes - et de l’histoire de la musique -, pour former l’épine dorsale de cette saison 2019-2010, intitulée ‘(R)évolution’."
Quatre séries (de cinq concerts) seront ainsi directement dirigées et présentées par le nouveau chef : les "Grands Classiques" (jeudi soir), la série "Prestige" (vendredi soir), la série "OPRL+", avec, notamment, la confrontation de Roméo et Juliette de Prokofiev avec des extraits de Shakespeare mis en scène par Fabrice Murgia (samedi soir), et la série "Chez Gergely", concerts "coups de cœur du chef" - ou l’on retrouvera des œuvres clefs du répertoire, tels La Mer de Debussy ou le Requiem de Brahms, précédées de créations de compositeurs en résidence - présentés par Madaras lui-même (dimanche après-midi). Plus la série Music Factory, désormais présentée elle aussi par le directeur musical, "malgré mon broken French (rires)", (mercredi 18 h 30).
La nouvelle saison de l’OPRL comportera également une série de grands concerts d’effectifs et de répertoires variés - récitals de piano, musique ancienne, musique du monde, orgue, etc. - avec, parmi les invités, Kristian Järvi, Renaud Capuçon, Thierry Escaich, Olivier Latry, l’Ensemble Huelgas, Hélène Grimaud, Hervé Niquet, Richard Galliano, etc., et, bien sûr, Christian Arming, le directeur musical sortant. Ainsi que des concerts de musiques de chambre programmés et donnés par les musiciens de l’orchestre. En tout, 66 concerts répartis en 7 séries.
Hors les murs
Dans une perspective établie de longue date et dans laquelle Daniel Weissmann s’est pleinement investi, l’orchestre poursuivra son travail de sensibilisation des enfants et des jeunes à travers l’Orchestre à la portée des enfants (JM), la Classic Academy (conservatoires de la FWB) et El Sistema Liège (ReMuA) ; il poursuivra également son développement numérique par sa présence sur YouTube (150 000 vues) et sur les grandes chaînes classiques, dont Mezzo (68 pays concernés). Enfin, on notera deux invitations à l’étranger : à Bucarest, pour le Festival Enesco et à Moscou pour le festival Rostropovitch. "Car, conclut Daniel Weissmann, pour tout orchestre qui veut vivre, se développer, vibrer, il est indispensable, de temps en temps, de se lancer sur les routes…"