Lara Fabian passe le cap des 50 ans à Forest National
Elle a choisi de célébrer l’événement sur la scène de Forest National.
- Publié le 09-01-2020 à 07h28
- Mis à jour le 04-02-2020 à 16h28
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Elle a choisi de célébrer l’événement sur la scène de Forest National.
Lara Crockaert est née à Etterbeek le 9 janvier 1970 : Lara Fabian fête aujourd’hui ses 50 ans ! À Bruxelles ! Sur la scène de Forest National !
Le journaliste vieillissant et la chanteuse magnifique. Si je ferme les yeux et que je pense à elle, je me replonge à New York, en 1999, sur la Fifth Avenue, l’artère commerçante la plus prestigieuse du monde. Il y avait là un magasin de musique dont toute la vitrine était 100 % Lara. Rien que des posters géants d’elle…
Je n’en croyais pas mes yeux. Je me revoyais surtout onze ans plus tôt dans sa maison de Ruisbroek chez papa et maman. C’était le 29 septembre 1988. J’étais allé chercher Lara avec ma petite auto.
Ce jour-là, La DH avait ouvert un stand à une foire commerciale sous chapiteau à Wavre. On m’avait demandé d’y amener un artiste. Lara avait chanté à l’Eurovision quatre mois plus tôt. On avait aussi demandé à un journaliste sportif d’y faire venir une vedette. Ce fut Marc Wilmots qui avait 20 ans, qui jouait alors au FC Malines et qui commençait à faire parler de lui.
Lara Fabian et Marc Wilmots, quasiment inconnus, mais à la même table, c’était - il faut l’avouer - assez extraordinaire.
La première interview de Lara dans La DH date d’avant son Eurovision, d’avril 1988. Elle avait 18 ans. "Mon père avait été musicien et, à 7 ans, on m’a inscrite à l’académie de Forest pour le solfège. Ensuite, j’y ai étudié le piano, l’art dramatique, la diction, la déclamation et, dès l’âge de 12 ans, le chant."
Longtemps plus tard, en 1999, lorsque, sur son album américain, elle osa une version de l’Adagio d’Albinoni, elle nous précisa que c’était bien le chant lyrique qu’elle avait étudié dans sa jeunesse.
Retour à l’interview de 1988 : "À l’âge de 15 ans, j’ai eu envie d’affronter le public. Sans rien dire à mes parents, j’ai téléphoné au Black Bottom, un des derniers établissements de Bruxelles qui permettait encore aux jeunes artistes d’apprendre le métier. C’était très dur. Les gens venaient pour discuter et boire. À vous d’accaparer leur attention…"
C’était au 1, rue du Lombard. Sous le nom de Lara, elle chantait du Michel Legrand, du Nana Mouskouri et du Barbra Streisand (chez qui elle sera reçue plus tard). Pour l’accompagner, un pianiste bruxellois qui n’a évidemment pas oublié, Xavier-Édouard Horemans : "Dans les petits cabarets, s’il arrivait qu’à une table, des gens parlent pendant son numéro, elle se plantait face à eux et chantait en les regardant droit dans les yeux, comme pour leur dire : ‘Vous m’écoutez ou vous allez prendre un verre ailleurs.’ Elle avait déjà une énorme personnalité…"
Un soir, au Black Bottom, un homme est entré : Jean Terheggen, directeur des éditions musicales de RTL. Lara : "Il m’a entendue. Il m’a présenté sa carte de visite. Il m’a proposé, ni plus ni moins, d’être candidate pour la sélection à l’Eurovision." Le 30 avril 1988, à Dublin, Lara Fabian représentait le Luxembourg avec sa chanson " Croi re " . Elle terminait quatrième d’un concours gagné par Céline Dion.
Elle est reçue chez Stallone, chez Barbra Streisand et séduit Spielberg
L’album américain de 1999 a permis à Lara de monter à la 32e place du sacro-saint Billboard et de se produire au Madison Square Garden de New York. Ce qui est déjà extraordinaire. Mais le fait est là : elle n’a pas fait, aux États-Unis, la même percée que Céline Dion. Par contre, cet album lui a ouvert des portes.
D’abord, celles de Sylvester Stallone qui l’a reçue chez lui où il était question d’écrire un texte en français sur "Whenever there is love" que Donna Summer a chantée pour le générique du film Daylight. Ce sera "Tant qu’il y aura de l’amour" .
Après le deuxième album américain, en 2001, Lara fut aussi invitée à dîner chez son idole de toujours, Barbra Streisand, qui envisageait très sérieusement de reprendre une chanson de la chanteuse belge, "Broken Vow" . Tous les projets ne se réalisent pas.
Certains, oui ! Spielberg en personne a adoré l’album de Lara et il a demandé à son compositeur, John Williams, de lui faire chanter "For Alw ays" , la chanson générique de son film A.I. Intelligence artificielle, en duo avec Josh Groban.
Les albums américains ont conduit Lara Fabian sur la scène de Miss USA 2001. Pas comme candidate, mais comme guest star. Ce soir-là, elle a chanté pour vingt millions de téléspectateurs. Ces albums en anglais ont surtout permis à Lara de devenir une superstar… au Brésil. Dans une série télé (un téléroman, dit-on là-bas) extrêmement populaire, Lacos de Familia, un des personnages principaux était une fan de Lara et, six soirs par semaine, plusieurs millions de téléspectateurs entendaient des extraits de la chanson "Love by Grace" . Lara entrait dans les familles brésiliennes…
Maurane : l’amitié !
Le duo avec Maurane, “Tu es mon autre”, date de 2001 et ne fut pas le seul. En 2003, elles chantaient ensemble “Mais la vie”. Qui n’a pas eu le même destin.
Leur amitié était basée sur une profonde admiration réciproque. Lorsqu’en 2007, Lara eut, à 37 ans, le bonheur d’être maman, elle donna à sa fille le prénom de la fille de Maurane. Lou…
Amitié absolue, mais qui n’a pas plu à tout le monde. Beaucoup de fans de Maurane ne pardonnaient pas à une chanteuse de son niveau de s’acoquiner avec une artiste de variétés… Comme elle aimait le faire, Maurane utilisa Internet pour exprimer sa colère. C’était juste avant la sortie de “Tu es mon autre”. Elle intitula sa lettre La rage sur Lara Pourquoi tant de haine ?
Comment ont-elles fait connaissance ? Au terme d’un spectacle à Sambreville, une amie présenta à Maurane la petite Lara, 20 ans. Souvenirs écrits de Maurane : “Lara n’en menait pas large : une bonne grippe la rendait émotionnellement assez vulnérable. On aurait dit une toute petite fille. C’était plutôt émouvant.” Puis : “Qu’on ne mette pas en cause son talent de chanteuse, ses qualités d’interprète… Merde… Elle chante gravement bien ! Je reviens de Montréal où j’ai enregistré un duo de son cru, bien écrit, en finesse. C’est le grand pied de chanter avec Lara, tellement elle est à l’écoute, tellement elle donne.”