Coronavirus: vers des reports de concerts en masse dans toute la Belgique
- Publié le 12-03-2020 à 06h29
- Mis à jour le 12-03-2020 à 09h24
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Branle-bas de combat au sein de l’industrie musicale, ce mercredi.
Au lendemain de la demande des autorités de suspendre toute activité de plus de 1000 personnes en intérieur, les salles et organisateurs de concerts n’ont cessé de communiquer sur les réseaux sociaux pour éclaircir leur situation ou rassurer leurs audiences. Les très grands lieux de rassemblement comme le Sportpaleis (Anvers), la Lotto Arena (Anvers) et Forest National (Bruxelles) ont annulé tous les shows prévus d’ici au 31 mars. Les salles à capacité plus réduite comme le Botanique (Bruxelles), le Reflektor (Liège) ou Het Depot (Leuven) ont annoncé que tous les concerts étaient maintenus, sauf annulation par les groupes eux-mêmes. Et les clubs se situant entre les deux cherchent activement des solutions créatives. L’Ancienne Belgique (Bruxelles) maintient toutes les soirées du Club, du Salon, du Théâtre et de l’AB Box, et tente de réduire la capacité de sa grande salle (en étalant certains concerts sur deux soirées, par exemple) pour sauver une partie de sa programmation. Le Vooruit (Gand) a indiqué qu’il fermait ses balcons pour limiter sa capacité à 950 places, Bozar suit la même voie, même si certains concerts événements ont d’ores et déjà été reportés, et le Cirque royal comme le Palais 12 maintiennent une partie des spectacles prévus. Éviter à tout prix une annulation
L’enjeu du secteur est clair : éviter à tout prix une annulation pure et simple. Tous les opérateurs (salles, producteurs, tourneurs,…) tentent donc activement de privilégier des reports, qui arrangeraient tout le monde financièrement, mais les agendas se remplissent à une vitesse supersonique, les dates libres se font rares, et les mois de septembre/octobre s’annoncent d’ores et déjà brûlants. "Chaque booking d’artiste s’accompagne du versement d’un acompte, généralement 50 %, nous expliquait mardi le programmateur du Botanique, Paul-Henri Wauters. Si la salle annule, elle perd cette somme." Sauf si une assurance intervient, mais à ce niveau, les clauses et les situations varient fortement d’un lieu à l’autre. Il se dit par ailleurs dans le milieu que beaucoup de groupes auraient déjà décidé d’annuler, mais attendraient que la décision vienne des salles elles-mêmes, pour ne pas avoir à en assumer les frais. Même si certains artistes, comme le producteur britannique de musique électronique Dave Clarke, ont d’ores et déjà appelé leurs confrères à reverser systématiquement leurs avances en cas d’annulation, pour éviter une crise financière au secteur.
D’autres acteurs entrent également en jeu : les organisateurs de concerts, comme Live Nation, annulent d’eux-mêmes la venue de certains artistes. Les montants financiers apportés par certaines maisons de disques pour soutenir l’une ou l’autre tournée sont parfois retirés. Et lorsque lesdites tournées subissent des annulations en France ou en Allemagne, elles sont compromises dans leur intégralité.
Les festivals pas encore menacés
En jazz, enfin, Flagey est épargnée par les mesures, Bozar s’adapte, et les situations varient fortement en ce qui concerne le classique : la Monnaie a annulé toutes les représentations prévues dans la Grande Salle jusqu’au 29 mars. L’opéra de Liège maintient la totalité de sa programmation, mais laisse la possibilité à ses spectateurs d’échanger leur billet pour un autre spectacle s’ils le désirent, et le palais des Beaux-Arts de Charleroi agit au cas par cas. À l’heure actuelle, aucun festival d’été n’est encore officiellement menacé en Belgique. Tout dépendra de l’évolution du virus lors des prochaines semaines, et de son impact sur les plannings de tournées internationales.