Le festival Balkan Trafik est bel et bien de retour

Le festival multiculturel mettra à l’honneur les arts et la musique des Balkans du 21 au 25 avril, lors d’une édition 100 % digitale.

V. Dau
Le festival Balkan Trafik est bel et bien de retour
©D.R.

Début avril 2020, le couperet tombe : aucun événement culturel ne pourra avoir lieu sur le sol belge, public réduit ou non. Pour le festival Balkan Trafik, qui doit se tenir trois petites semaines plus tard, c’est la débandade. "On a essayé de partir sur une version digitale avec concerts" se remémore Nicolas Wieërs, qui organise et produit depuis une quinzaine d’années l’événement consacré aux arts et cultures des pays des Balkans. "Mais sur un laps de temps aussi court, c’était impossible. Nous avons tout juste eu le temps de proposer une centaine de courtes vidéos réalisées avec des philosophes, musiciens et écrivains de la région."

Une application disponible toute l’année

Un an plus tard, la situation n’a pratiquement pas changé, le pays est à nouveau confiné, mais l’événement s’est réorganisé. "Les subsides du Fonds Covid de la Fédération Wallonie Bruxelles nous ont permis de relancer nos activités en septembre" poursuit Nicolas Wieërs, brièvement de passage à Bruxelles entre divers séjours en Serbie, Roumanie, et Moldavie où il réside actuellement. "Nous avons envisagé plusieurs options, dont la possibilité d’organiser des concerts live pour un public réduit à 1000 ou 2000 personnes, avant d’y renoncer. Faire venir des groupes de tous les Balkans sans avoir de vision claire sur la politique sanitaire pour jouer dans des salles à moitié vides n’avait aucun sens, artistiquement, financièrement et écologiquement parlant. Alors nous avons opté pour une édition 100 % online".

Les concerts, débats et créations seront accessibles en intégralité sur le site web du festival, contre le paiement d’un pass vendu à 9,99€. En parallèle, Balkan Trafik s’est lancé dans le développement d’une application conçue sur mesure pour diffuser tous les événements programmés du 21 au 25 avril 2021, et au-delà. "Peu de festivals se lancent là-dedans parce que développer une app demande un budget colossal, insiste Nicolas Wieërs, mais ça en vaut largement la peine, parce que l’application permettra d’accéder, quotidiennement et durant toute l’année, à des contenus variés totalement différents de ce que l’on retrouve sur notre site internet, pour vraiment faire de Balkan Trafik un carrefour de rencontres permanent entre Bruxelles et les Balkans."

Shantel en streaming depuis Bruxelles

Les quatre jours de festival ne constitueront donc qu’un échauffement. Musicalement, le public y retrouvera une poignée d’habitués, dont le bouillonnant Shantel et son Bucovina Club Orkestar. "Lui vit en Allemagne, comme la plupart des membres de son orchestre, alors on le fait directement venir en studio à Bruxelles pour capter sa prestation en caméras multiples et la diffuser en live. Les groupes qui se produiront "à domicile" seront, eux aussi, filmés et streamés en multicaméras, avec des incursions dans les coulisses et des séances de question-réponse." Au programme, notamment, les Bosniaques du Dubioza Kolektiv, les rockeurs moldaves de Zdob Si Zdub, les rappeurs festifs serbes de Stereo Banana, et les Bruxellois de Mec Yek.

Amparo Sanchez et Ibrahim Maalouf en résidence

Toujours sur le plan musical, Balkan Trafik s’offre en prime deux créations exclusives. L’une jazz, l’autre rock. La première, propose une rencontre entre le trompettiste libanais Ibrahim Maalouf et le Balkan Jazzovic Quintet, associés à l’omniprésent saxophoniste gantois Nathan Daems. La seconde, ose un croisement rock’n’roll entre la voix de la chanteuse espagnole Amparo Sanchez, et l’univers musical cuivré du légendaire Nele Karajlic, fondateur du No Smoking Orchestra si cher à l’univers cinématographique d’Emir Kusturica.

"Ces deux projets seront streamés cette année, et nous espérons pouvoir les présenter l’année prochaine face à un public en chair et en os" s’enthousiasme le fondateur de l’événement. "L’idée est vraiment de mettre ensemble artistes belges, diaspora, et musiciens locaux, en sortant du côté traditionnel. Il y a de très belles vagues jazz et rock, tout ce qu’il y a de plus modernes, dans les Balkans. L’ethno et le gypsy, c’est très bien, on adore, mais la musique balkanique est beaucoup plus variée que cela." Restent, enfin, les traditionnels débats sociétaux, eux aussi diffusés en livestream, ainsi qu’une série de dix documentaires de 27 minutes, tournés dans dix pays, pour illustrer la richesse culturelle et sociétale de cette région aussi diversifiée que passionnante.

Balkan Trafik, du 21 au 25 avril. Infos et réservations : www.balkantrafik.com

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