Gagner le Concours Reine Élisabeth est-il synonyme de carrière assurée?

Les finales du Concours Reine Élisabeth de piano débutent ce lundi. Au lendemain d’une victoire, tout reste à faire pour garantir l’avenir. Mais cela peut solidement aider…

Nicolas Blanmont
Gagner le Concours Reine Élisabeth est-il synonyme de carrière assurée?
©Belga

Gagner un concours comme le Reine Élisabeth, c’est d’abord pour un musicien une immense reconnaissance. Il est couronné par ses pairs - le jury est prestigieux - et il vient s’inscrire dans une lignée impressionnante ouverte depuis maintenant plus de 80 ans avec les deux Concours Eugène Ysaÿe (le violoniste David Oïstrakh gagna en 1937, le pianiste Emil Gilels en 1938). C’est donc une joie immense, une sorte d’Everest de la pratique musicale, et une ligne essentielle dans la biographie d’un artiste. En tout cas pour le piano et le violon : lancé seulement en 2017, le violoncelle n’a encore connu qu’une session, et n’a couronné qu’un premier prix (Victor Julien-Laferrière), dont la carrière semble bien partie, mais pour lequel on ne dispose pas encore d’un recul du temps suffisant. Du côté du chant, une victoire au Reine Élisabeth est loin d’avoir la même valeur de reconnaissance, tant parce qu’il y a des concours plus prestigieux et plus respectés (Operalia, Cardiff…) que parce que, depuis 1988, une majorité d’anciens vainqueurs ont sombré dans l’oubli, ce qui peut donner le sentiment, d’une part, que le niveau général du concours bruxellois est moins élevé ou, d’autre part, que les choix du jury sont moins pertinents : seule Marie-Nicole Lemieux, couronnée en 2000, peut exciper à ce jour d’une grande carrière internationale.

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