Que cache la suspension des ventes de tickets pour le Pukkelpop et en quoi c'est une mauvaise nouvelle pour tout le secteur culturel et du divertissement
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- Publié le 22-07-2021 à 18h29
- Mis à jour le 23-07-2021 à 14h55
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Le Codeco a maintenu le calendrier de déconfinement, à savoir la possibilité d’accéder à des événements de plus de 1500 personnes en extérieur à partir du 13 août. Seule condition : être en possession d’un Covid Safe Ticket, autrement dit être vacciné avec deux doses depuis plus de deux semaines, présenter un certificat de rétablissement si on a été malade du Covid ou présenter un test PCR négatif.
La contrainte des tests PCR?
Pour ce dernier point, il est vrai qu’une modification a été apportée. Le test PCR doit avoir moins de 48 heures contre 72 heures auparavant. Le festival s’étendant du 19 au 22 août, soit quatre jours, ceux qui veulent y assister dans son intégralité, sans être vaccinés complètement ou avoir le certificat de rétablissement, se retrouvent dans l’obligation de repasser un test.
Cette modification, d’apparence anodine, est-elle la raison qui pousse les organisateurs à interrompre brutalement le montage du site et la vente de tickets ? Cela paraît difficile à croire. Et ce d’autant plus que Jan Jambon s’était montré particulièrement rassurant il y a 10 jours concernant la tenue du festival limbourgeois. Malgré la remontée rapide des contaminations, le ministre-président flamand avait estimé qu’il y avait des garanties suffisantes pour que l’événement se déroule comme prévu du 19 au 22 août. Rappelons aussi qu’il a pesé de tout son poids précédemment pour obtenir la tenue du Pukkelpop et de Tomorrowland présentés comme des vitrines de la reprise du secteur culturel et du divertissement.
La situation sanitaire empire
Si ce n’est pas le changement de durée de validité des tests PCR qui a provoqué le revirement du Pukkelpop, quelle en est la cause ? Les explications peuventt être nombreuses.
Les organisateurs pourraient avoir eu vent d’un durcissement des mesures envisagé postérieurement au Codeco de lundi dernier, cela en lien avec le rebond de l’épidémie. Comme tous les jeudis, ce 22 juillet, l’ECDC (European Center for Disease Prevention and Control) a mis à jour sa carte coronavirus sur laquelle la Belgique se base pour donner ses avis concernant les voyages. Un coup d’œil permet de comprendre que cela chauffe aux Pays-Bas qui sont passés dans le rouge, tout comme Bruxelles. Or, le public néerlandais se déplace en masse à Hasselt où se déroule le Pukkelpop. On imagine qu’il était encore plus motivé qu’à l’habitude puisque les festivals ont été annulés jusqu’au 13 août au Pays-Bas. La tenue du Lowlands Festival, programmé aux mêmes dates que le Pukkelpop, semble aussi incertaine à en croire la presse néerlandaise. Il se dit même qu’être vacciné avec deux doses depuis plus de deux semaines pourrait ne pas suffire pour assister à l’événement s’il devait êtret maintenu.
Les organisateurs font peut-être aussi face à la défection de certains artistes programmés, voire des têtes d’affiche étant donné la situation sanitaire qui se dégrade à nouveau en Europe. Vérification faite sur les réseaux sociaux des principaux noms annoncés en terre limbourgeoise, la DH n’a pas constaté d’annulation en bonne et due forme.
La peur du virus?
La reprise des infections et des hospitalisations chez nous comme dans d’autres pays proches est aussi de nature à faire peur au public malgré la vaccination bien avancée en Belgique. Les personnes intéressées se désistent-elles entraînant des ventes de tickets insuffisantes aux yeux des organisateurs ? Il est impossible d’exclure cette hypothèse même si les têtes pensantes du Pukkelpop ne reconnaîtront jamais les faits. Question d'assurances. Rappelons pourtant que les préventes avaient très bien commencé et ce malgré l’absence totale d’affiche jusqu’au début du mois de juillet ! Le 29 juin, le site du Pukkelpop affichait que 85 % des pass combi avaient trouvé preneur. Quant au Camping Chill, le terrainde camping idéalement situé en face de celui du festival, il affichait complet cinq jours avant.
Impossible également d’exclure un coup à la Tomorrowland. Le ou les bourgmestres concernés par la tenue du festival limbourgeois ont-ils laissé entendre qu’ils pourraient retirer les autorisations données pour son organisation en justifiant de la nécessaire protection des habitants ?
Un très mauvais signal pour 2022
Quoi qu’il en soit, la suspension annoncée par le Pukkelpop ce jeudi vient s’additionner à l’annulation de Tomorrowland. Et les deux constituent un très mauvais signal pour les événements culturels et de divertissement de masse. Mi-mai, Damien Dufrasne, à la tête de Dour et de la Fédération des festivals en Fédération Wallonie-Bruxelles confiait ceci à la DH : “Tomorrowland et le Pukkelpop qui ont lieu, ça nous tirera une épine du pied pour 2022. Si on n’a rien cette année-ci, on partira un peu stressés pour l’année prochaine.” Ce n’est pas tout à fait la direction prise par les événements ces dernières semaines, malheureusement.