Le Gaume Jazz retrouve toute son envergure
Les 6, 7 et 8 août, Rossignol vibre à nouveau au son de la note bleue.
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- Publié le 05-08-2021 à 14h00
- Mis à jour le 05-08-2021 à 14h04
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Passé entre les gouttes ou les mailles ou tout ce qu’on voudra, le Gaume Jazz n’a jamais poussé sur le bouton “pause” et ce, depuis 36 ans. Rossignol, village peuplé d’irréductibles Gaumais, a résisté à tout, et revoilà son festival, 37e édition, fringant, alignant vingt-quatre concerts en trois jours et sur cinq lieux, avec une programmation taillée sur mesure, qui présente autant de créations et de découvertes que de confirmations.
On se souviendra que l’édition 2020, dont le premier mérite fut d’exister, se présenta de manière quelque peu atypique : une seule scène, sous chapiteau grand ouvert, avec une capacité limitée à 200 personnes attablées : une garden-party, une guinguette des bords de Semois, un confort d’écoute incomparable et, surtout, des musiciens ravis de jouer devant un public avide de notes bleues et multicolores.
Des chapiteaux comme en plein air
Cette année, le Gaume Jazz retrouve sa configuration habituelle, avec cinq scènes opérationnelles, dont deux chapiteaux “implantés de façon à ce que les parois latérales soient ouvertes et le public assis dans la logique du plein air”, explique Jean-Pierre Bissot, grand chambellan du festival qu’il a créé il y aura bientôt quatre décennies. La capacité pourrait aller jusqu’à 3 000 personnes, mais ce n’est pas le gabarit du Gaume Jazz, qui pense atteindre le bon millier.
Propices aux formules plus intimistes, l’église du village devrait pouvoir accueillir entre 180 et 200 personnes, distanciées et masquées, et la salle du centre culturel environ 120 ou 130. Outre les préventes, qui ont déjà engendré “une très belle jauge”, la billetterie sur place est à nouveau autorisée, et le directeur pense “atteindre un bon public.”
Le retour du pâté gaumais
Certes, il reste des contraintes dues à la situation sanitaire. Cette année, les festivaliers qui le souhaitent ne pourront pas planter leur tente sur le site, en lisière du bois, mais il y a suffisamment de campings bien aménagés à dix kilomètres à la ronde, Marbehan, Tintigny. Pour le reste, “les règles horeca prévalent sur le site, public assis, service à table. La restauration est centrée sur des produits du terroir, et l’on va retrouver du pâté gaumais, ce qui va faire des heureux”, suivez mon regard.
Réduite en 2020, la programmation retrouve toute son ampleur cette année. Une partie de ce qui avait été sélectionné pour l’an dernier, et qui n’a pu être présenté, est devenue prioritaire en 2021 : Aka Moon et le projet Opus 111 inspiré de la sonate pour piano n° 32 en ut mineur, opus 111 donc, de Ludwig van ; le pianiste Eric Legnini et ses Six Strings Under en trio à cordes ; Skin in the Game du chanteur David Linx ; le joueur de guembri et chanteur Majid Bekkas avec son Magic Spirit Quartet. “Cela devient pratiquement les premiers concerts de ces projets sortis il y a un an ou deux”, observe Jean-Pierre Bissot.
Cartes blanches et créations
Comme de coutume, le festival gaumais a distribué quelques “cartes blanches”, bancs d’essai qui ont souvent crû et multiplié par le passé. Cette année, en bénéficient le saxophoniste Mathieu Robert et la pianiste Margaux Vranken, artiste en résidence, dont l’ambitieux projet comporte deux chanteuses et un quatuor à cordes. À Rossignol, on sera bien sûr attentif à la création du trompettiste Rémy Labbé, originaire de Paliseul, qui a fait une carrière internationale avant son retour au pays. Le projet du trompettiste Dominic Ntoumos, Carolo d’origine grecque, mérite aussi une oreille attentive pour son Back to the Roots, hellènes et balkaniques donc, album réalisé par Eric Legnini in persona…
Big band, solos, duos
Personne ne boudera son plaisir à l’écoute du Jazz Station Big Band, dirigé par Stéphane Mercier et bourré de talents comme Jean-Paul Estiévenart et Pauline Leblond (trompette) ou Boris Schmidt (contrebasse). À l’opposé, le Gaume Jazz est aussi l’occasion de se délecter de formations réduites à l’unité (Anneleen Boehm, contrebasse ; Tuur Florizone, accordéon ; Ana Carla Maza, violoncelle et voix) ou à la paire (Ivan Paduart, piano, et Patrick Deltenre, guitare ; Sunna Gunnlaugs et Julia Hülstmann, piano). Au total, une programmation d’envergure avec, sans forcer, naturellement, simplement, une importante présence féminine.