Le festival Jazz Middelheim comme si de rien n’était, ou presque
Du 13 au 16 août, le parc du château Den Brandt, à Anvers, retrouve un Jazz Middelheim de plein exercice.
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- Publié le 12-08-2021 à 19h23
- Mis à jour le 13-08-2021 à 13h46
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Au diable les restrictions ! Comme l'annonçait l'organisateur Bertrand Flamang il y a quelques semaines, "Jazz Middelheim, c'est une édition à 100 %". Contrairement au Gent Jazz du mois de juillet, avec jauge limitée et public attablé, le festival anversois peut fonctionner à pleine capacité, comme d'habitude, avec, bien évidemment, la contrainte du pass sanitaire.
Cela tombe bien pour cette quarantième édition de l’un des festivals de jazz les plus vénérables, fondé en 1969 par le musicien et producteur à la BRT Elias Gistelinck, père du chanteur David Linx. Quarante ans, 1969, oui, ça peut paraître un défi aux règles de calcul mais, pendant plusieurs éditions, de 1983 à 2008, le festival n’eut lieu que tous les deux ans, pour des raisons financières.
De nos jours, on entend de tout dans les festivals dits de jazz : pop, folklores divers, musique électronique… Question de "génération" paraît-il, raisons commerciales aussi. Telle est l’évolution du Gent Jazz par exemple, alors que le Middelheim résiste toujours avec panache, havre de jazz et de paix - pas né au même moment que Woodstock pour rien.
Dimension internationale
On en veut pour preuve cette programmation s'étalant du vendredi 13 au lundi 16 août, plus locale le premier jour, farouchement internationale les trois autres. S'imposant de plus en plus comme un très grand nom du saxophone ténor, Joe Lovano, non content d'avoir sorti deux très grands albums cette année, Garden of Expression avec le Trio Tapestry (ECM) et Other Worlds avec le trompettiste Dave Douglas, publie encore, ce vendredi, Heritage/evolution Vol. 2, au sein du Prism Quartet ! Il sera au Middelheim le lundi 16 en trio, avec Greg Cohen à la basse et l'inévitable Joey Baron à la batterie. Peu avant dans la journée, le saxo-stakhanoviste intègrera le trio du pianiste Lars van de Voorde.
La soirée du 16 août, qui se clôturera par le concert d’Avishai Cohen, le contrebassiste, pas le trompettiste barbu, présente aussi le guitariste Philip Catherine dans son superbe quartette à deux pianos - Bert van den Brink et Nicola Andreoli - et batterie, avec le phénoménal Angelo Moustapha.
Le dimanche 15 août peut être qualifié de jour de l’oud, dans la mesure où deux de ces luths dans un même festival de jazz, c’est relativement rare. Un oudiste ouvre la journée, l’Égyptien Ihab Radwan, au sein du projet Overseas, avec le saxophoniste Toine Thys, un autre la clôture, le Tunisien Anouar Brahem, à la tête de son quartette.
Entre les deux, en ce jour marial, trois noms qui sont autant de têtes d’affiche, la chanteuse coréenne Youn Sun Nah, le saxophoniste romain Stefano Di Battista dans une spéciale Ennio Morricone, et Michel Portal, clarinettes, saxophone, accordéon, qui continue de célébrer joyeusement ses 85 ans au sein d’un quintette comprenant le pianiste Bojan "Z" Zulfikarpašic.
Indécrottable de l’avant-garde
Portal est un champion toute catégorie de l’improvisation, un indécrottable avant-gardiste. Le même esprit libre plane sur toute la programmation du samedi 14 août, où l’on verra le jeune surdoué de la batterie Samuel Ber dans deux formations, dont l’une avec l’intraitable saxophoniste américain Tony Malaby. Le pianiste Kris Defoort est aussi un grand improvisateur, tout comme l’est ce formidable trio américain réunissant, en haut de l’affiche, John Zorn (sax), Laurie Anderson (violon) et Bill Laswell (basse).
Le vendredi 13 août, le quarantième Jazz Middelheim s’ouvre sur Dans Dans, STUFF déjà programmé à Gand en juillet, et Portico Quartet, minimaliste et éminent représentant de la scène anglaise. Mise en jambes avant d’aller titiller les sommets.
https://jazzmiddelheim.be/