L’opéra de toutes les symbioses

Formidable création à la Monnaie de "The Time of Our Singing" de Kris Defoort.

Nicolas Blanmont
L’opéra de toutes les symbioses

Cela commence par le mariage d'un émigré juif allemand et d'une Afro-Américaine : David, blanc ; Delia, noire. Symbiose des origines, des couleurs de peau, des cultures, mais surtout histoire d'amour cristallisée autour de la musique pratiquée en famille (Le Temps où nous chantions). Symbiose interrompue dramatiquement - elle meurt dans un incendie criminel - et en même temps poursuivie à travers trois enfants, profondément unis au-delà de leurs différences et de leurs incompréhensions : Jonah, le ténor qui chantera à la Scala avant de fonder un groupe de polyphonie Renaissance en Belgique ; Joey, le pianiste, déchiré entre son aîné et sa cadette ; et Ruth, écorchée vive et révoltée née. Eux, et les autres (le grand-père, la soprano vamp façon Jessica Rabbit), subtilement esquissés dans le livret de Peter Van Kraaij qui a su garder la substantifique moelle du roman original de Richard Powers, forment une formidable galerie de véritables et mémorables archétypes théâtraux.

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