Jazz, classique et électro retrouvent enfin Bozar: Damon Albarn et Wynton Marsalis seront de la partie
Bozar lance officiellement sa programmation 2021-2022. Les découvertes se mêlent aux superstars de la pop et du jazz. Dès ce mercredi, les Nuits sonores y prennent également leurs quartiers.
Publié le 06-10-2021 à 16h02
Roel Vanhoeck n’est pas peu fier de l’affiche concoctée par Bozar en 2020. De l’avis même de son programmateur jazz, l’institution bruxelloise proposait l’année passée un programme exceptionnellement prestigieux et diversifié, digne des salles mythiques de Londres, Paris ou Berlin.
En l’espace de quelques semaines, des personnalités comme Nick Cave, Damon Albarn (leader des groupes de rock Blur et Gorillaz), Wynton Marsalis ou encore son frère Branford étaient attendus sur les planches de la rue Ravenstein. Le 10 mars 2020, le grand Chick Correa en personne logeait même dans un hôtel proche de la salle Henry Le Boeuf, où son trio était attendu le lendemain.
Puis, le monde se figea. Quelques heures à peine avant la représentation du jazzman américain, les autorités belges prirent la décision de suspendre toutes les activités sociales et culturelles. Bozar, comme les autres, n'eut d'autre choix que de fermer ses portes pour plusieurs mois. "Chick Correa nous a malheureusement quittés depuis lors (le pianiste est décédé le 9 février 2021, NdlR), se désole Roel Vanhoeck. S'il avait joué ce jour-là, il aurait donné le tout dernier concert de sa carrière."
Ce dimanche 10 octobre, après de longs mois d’attente, Wynton Marsalis et le Jazz At The Lincoln Center Orchestra relanceront enfin la machine. Les performances de Damon Albarn et Branford Marsalis - qui donnera trois concerts : un solo au saxophone dans la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, une performance en quatuor, et une autre avec le Belgian National Orchestra - ont été reprogrammées en février et mars 2022, et d’autres grands noms sont attendus dès l’hiver, dont Dee Dee Bridgewater, Rufus Wainwright, Mariza et le quatuor Tana de Philip Glass. À chaque fois sur présentation obligatoire du Covid Safe Ticket.
Un équilibre délicat
"Les mois d'octobre et novembre seront cruciaux, poursuit Roel Vanhoeck. Tout le monde attend un peu de voir comment va évoluer la situation. Dans un premier temps, nous limiterons les artistes internationaux, ce qui laisse évidemment une belle place à nos artistes locaux. Dès 2022, nous tournerons à plein régime, tout en gardant un équilibre entre ambition et découverte. L'offre est pléthorique et la situation est délicate à gérer : il faut faire revenir le public, qui se déplace plus facilement pour un grand nom, nous avons donc d'abord annoncé les têtes d'affiche, mais la programmation globale est beaucoup plus vaste, et sera annoncée dans le courant du mois."
Hommage à Toots Thielemans
Au rayon local, justement, Bram De Looze présentera Invisible Silence en trio le 17 octobre. Suivront ensuite : Black String, Sinnoi et Toine Thys (30 octobre), Tutu Puoane & Ewout Pierreux (10 novembre), le 4th Stream Festival (3 et 4 décembre) qui se concentre sur le jazz de demain et ses innovations, et enfin un concert hommage à Toots Thielamans (29 avril) dont on célébrera le centième anniversaire de la naissance le jour même.
Lets Get Things Moving annonce triomphalement le slogan de Bozar pour cette saison inédite. "Cette fois, c'est bon, les choses reprennent, commente Roel Vanhoeck. Mais il est évident que l'objectif de cette saison de transition sera avant tout d'embrasser à nouveau le public." Gageons qu'il reviendra en masse, dès ce mercredi, pour profiter de la très belle affiche électronique concoctée par les Nuits sonores à Bozar, mais aussi LaVallée et le C12.
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