Qui est Stéphanie Huang, jeune violoncelliste belge en finale du concours Reine Élisabeth?
Volontaire, la jeune femme affronte les pires contraintes techniques en libérant le passage pour accueillir la musique.
Publié le 22-05-2022 à 18h30 - Mis à jour le 22-05-2022 à 20h58
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Elle était la seule Belge en lice au Concours Reine Élisabeth, la voilà admise en finale, "tout naturellement", à l'image de la jeune femme et de son art. Stéphanie Huang est née en 1996 dans une famille de musiciens. De deux ans son aînée, sa sœur Sylvia (elle-même lauréate du dernier Concours Reine Élisabeth de violon, en 2019), étudiait le violon avec son père ; Stéphanie étudia le violoncelle avec sa mère, Myriam Bultinck, qui fut son unique professeure jusqu'à ses 16 ans, année de son entrée au Conservatoire de Bruxelles. "Cela fait donc 21 ans que je vois mon violoncelle tous les jours, nous confiait-elle l'automne dernier, à l'occasion de son enregistrement de la sonate de Franck (label FL), je ne me souviens pas d'avoir vécu sans lui."
La musique et l’instrument furent donc son apprentissage de la vie, de la famille, de l’art et, peut-on penser, d’elle-même. En 2014, elle entre dans la classe de Jeroen Reuling, qu’elle allait retrouver plus tard à la Chapelle musicale, et ensuite dans celle de Marc Coppey, au CNSM de Paris. Tous ses diplômes en poche, plus quelques distinctions internationales, dont le Premier prix du concours de Milan en 2021, elle est aujourd’hui artiste en résidence à la Chapelle musicale où elle se perfectionne dans la classe de Gary Hoffman.
A-t-elle le trac ? Certainement, mais rien n’en paraît, juste un air de concentration assez mignon, parfois, lorsqu’elle doit donner de la puissance. C’est une volontaire, elle n’en serait pas là sinon, mais, comme elle l’a encore démontré au Concours, elle affronte les pires contraintes techniques sans sourciller, dans la détente, libérant le passage pour accueillir la musique et rien qu’elle, et lui permettre de se transmuer en pure beauté, en pure lumière. Mais sous sa signature.
Lors de cette même interview, et parlant de la sonate de Franck, elle disait vouloir "garder une inspiration personnelle". "Et je crois que j'y suis arrivée. Mais je vais certainement évoluer, ce premier enregistrement est une interprétation de jeunesse et je suis sûre que […] dans quelques mois, ce sera déjà très différent !" Voilà chose faite, qui lui vaut d'être en finale.