La masterclass d'Alicia Keys au SportPaleis

La New-Yorkaise était à Anvers hier soir, dans le cadre de sa tournée "The World Tour". Une prestation impeccable, classe et réconfortante. Lous And The Yakuza, le phénomène belge, assurait sa première partie.

Ce mercredi soir, près de 15000 personnes sont venues voir au SportPaleis d’Anvers, la reine de la soul et du R&B, légende des années 2000 et 2010, pianiste et autrice-compositrice hors pair, Alicia Keys. 15000 personnes également présentes pour assister à l’une des premières grandes scènes du phénomène belge, Lous And The Yakuza. Propulsée en 2019 par le single “Dilemme”, 55 millions d’écoutes sur les plateformes de streaming, l’artiste de 25 ans continue son ascension internationale.

En plus d’assurer les premières parties d’Alicia Keys pendant 13 représentations américaines et européennes, elle se frottera au public de Gorillaz en Allemagne et celui de Coldplay pour quatre dates au Stade Roi Baudouin et deux au Stade de France. Sans oublier son concert, sold-out, le 19 juin au Botanique et un passage par le festival Rock Werchter chez nous. De quoi rattraper le temps perdu : sa dernière tournée avait été écourtée suite à la pandémie. Lous And the Yakuza entame donc ses vrais premiers pas sur scène lors de cette saison estivale et entourée des plus grands.

L'ascension fulgurante de Lous And The Yakuza

Égérie Louis Vuitton, invitée du célèbre Late Night Show de Jimmy Fallon, chargée de la traduction française du poème d’Amanda Gorman “The Will We Climb” qui avait fait sensation lors de l’investiture de Joe Biden… Ah, elle vient aussi d’être signée par Roc Nation, le label de Jay-Z (qui s’occupe également d’Alicia Keys). Rien que ça ! Lous a réussi son exportation bien au-delà de nos frontières. L’ascension est inouïe. La pression qui doit accompagner, on imagine, l’est aussi. Pourtant, Marie-Pierra Kakoma assure. Les premières parties ne sont jamais un exercice facile. Le public n’est pas toujours attentif, ne connaît pas forcément l’artiste, s’impatiente de voir arriver la tête d’affiche.

À l’aise sur scène, Lous And The Yakuza interprète des titres inédits, à paraître sur son second album, reprend “As It Was” d’Harry Styles en y ajoutant des parties en français et dégaine ses tubes “Dilemme”, “Solo” et “Amigo”. La prestation est sobre, en place, généreuse. L’artiste née au Congo semble fière d’être là où elle est ce soir. En quelque trente minutes, elle donne déjà un bon avant-goût de ce qu’elle est capable de faire. Tout en faisant comprendre qu’elle est capable d’aller bien plus loin.

Une voix et une présence

21h tapantes, Alicia Keys entre en scène sur "Nat King Cole", extrait de son dernier album. Ambiance James Bond. Ce soir, c'est elle qui tient le rôle principal. La scénographie est discrète. Pas besoin d'artifices, de longues chorégraphies, de nombreux changements de tenue, d'invités surprises sur scène. La voix, sublime, et la présence scénique de l'artiste aux 15 Grammy Awards enveloppe tout l'espace. En vingt ans de carrière et huit albums studio, elle s'est imposée comme l'une des musiciennes les plus influentes de sa génération. Si ses derniers albums, Alicia (2020) et Keys, n'ont sans doute pas eu le même retentissement médiatique qu'à l'époque, l'autrice-compositrice n'a rien perdu de sa superbe.

Pendant deux heures, l'artiste de 41 ans pioche dans son large répertoire. Celui des années 2000 avec "Karma", "You Don't Know My Name", "Unbreakable" ou "My Boo", son duo avec Usher. Ou celui plus récent avec "So Done", "Underdog" ou "Truth Without Love". Les morceaux s'enchaînent, sans temps mort. Le public n'a même presque pas le temps d'applaudir. Son piano est, sans surprise, la pièce centrale du show, soutenu par quatre excellents musiciens et d'une choriste. Avant d'interpréter les titres issus de son dernier opus, un grand drap blanc vient recouvrir la scène. Quelques minutes plus tard, Alicia Keys réapparaît au milieu de la fosse, sur un podium. "Je vous invite dans mon studio", lance-t-elle, entourée de machines et de synthés. Seule aux commandes, elle se transforme le temps de quelques titres en DJ.

Son dernier album, Keys, se présente comme un double album, avec des versions originales des chansons aux influences jazz, blues, soul et r&b et des réinterprétations de celles-ci, plus pop et électro. Elle demandera au public de choisir entre les "Originals" et les "Unlocked". Ces dernières auront les faveurs du public. Le spectacle monte en puissance avec son titre incontournable, "Empire State Of Mind", repris au piano et sous sa forme originale avec la partie de Jay-Z. Plus de temps à perdre, elle enchaîne avec hits "Girl On Fire", "Fallin" et "No One". Le public entre en effervescence. La pianiste sait ce que ces titres représentent pour son public. Sans oublier "If I Ain't Got You", interprété en dernier, après le rappel. Les spectateurs sont conquis. Il y a quelque chose d'intemporel chez Alicia Keys, d'impérissable. Ses concerts risquent bien, d'encore et toujours provoquer le même effet dans vingt ans.

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