Scorpions, Whitesnake: les chaleureux adieux des vétérans du Graspop
Dans une atmosphère caniculaire, ces légendes ont pris congé de leurs fans vendredi soir. Avec des fortunes diverses...
- Publié le 18-06-2022 à 12h29
- Mis à jour le 18-06-2022 à 12h30
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Personne n'est éternel mais les adieux sont souvent difficiles à réaliser. C'est un peu le cas avec Scorpions qui n'en a jamais fini de les prononcer au travers d'interminables tournées avant de se raviser. Quoi qu'il en soit, le groupe allemand a régalé l'auditoire vendredi soir sur la plaine de Dessel. Et ce n'était pourtant pas gagné d'avance puisque la formation teutonne a eu la lourde tâche de clôturer une deuxième journée de festival qui avait débuté... douze heures auparavant. Mais le public a réservé un accueil particulièrement chaleureux à Klaus Meine et ses potes. Âgé de 74 ans, le chanteur est apparu sous un bon jour même si le poids des années a logiquement réduit sa mobilité sur scène. Ce qui n'est pas forcément le cas de Rudolf Schenker, son cadet de quelques mois à peine. Le guitariste n'a rien perdu de sa dextérité. Scorpions a sorti un nouvel album (Rock Believer) il y a 3 mois à peine et était bien décidé à le défendre sur scène en débutant son show avec "Gas in The Tank", extrait de ce 19e opus studio.

Cinquante ans de carrière, ça commence forcément à compter et le répertoire des Allemands a été visité en long et en large avec les excellents "The Zoo", "Bad Boys Running Wild", "Blackout" ou "Big City Nights".
Les Allemands ont pu bénéficier d'un jeu de lumières extraordinaire pour appuyer leur prestation scénique. Il faut aussi bien avouer que l'arrivée du batteur Mikkey Dee (ex-Motörhead, King Diamond) a redynamisé la rythmique. Hier soir, le frappeur a cogné ses fûts comme un forcené.
Scorpions ne serait jamais devenu le mégagroupe qu'il est sans ses langoureuses balades. Et dès que Matthias Jabs, le second guitariste, gratte les premières notes de "Send Me an Angel", le public reprend en chœurs les paroles. Les 60.000 fans ne se sont pas arrêtés en si bon chemin lorsque Klaus Meine a enchaîné en sifflotant les premiers airs de "Wind Of Change" en le dédicaçant aux victimes de la guerre en Ukraine alors que les écrans géants placés aux abords de la scène diffusaient les sigles Make Love, Not War aux couleurs du pays oppressé.

La prestation des Teutons s'est clôturée vers 1:30 du matin avec "Still Lovin' You" et "Rock You Like A Hurricane" avant que Rudolf Schenker et ses acolytes ne prennent congé du public de Dessel en français dans le texte s'il vous plaît.
Avoir été et être en devenir
On peut avoir été et ne plus être. C'est ce que se sont dit les milliers de fans lorsque David Coverdale est monté avec son Whitesnake sur scène. A 70 ans, le chanteur a été rattrapé par le temps. Et sans l'appui prononcé des chœurs de ses musiciens, le vocaliste n'aurait jamais pu s'en sortir. Pour cette tournée d'adieu, Whitesnake a articulé son concert autour des classiques que sont devenus "Burn", "Love Ain't No Stranger", "Is This Love" ou "Here I Go Again"

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David Coverdale avait projeté d'arrêter de tourner en 2019 mais l'arrêt des activités entraînée par la pandémie a reporté cette date jusqu'à ce moment. Accompagné d'un nouveau line-up, David Coverdale a donc pris congé de ses fans en attisant la sympathie et l'indulgence des fans pour le grand chanteur qu'il a été durant ses quarante année de carrière.
Mais il ne faut pas s'y méprendre. Les jeunes ont aussi eu leur part de gâteau grâce aux remarquables prestations des Américains d' A Day To Remember ou de Bullet For My Valentine.

Cette deuxième journée avait d'ailleurs débuté sous les meilleurs auspices puisque Phil Campbell, l'ancien guitariste de Motörhead, accompagné de ses trois enfants avait ouvert les hostilités à midi sous un soleil de plomb. Sous une trentaine de degrés, la famille Campbell réunie sous le nom de Phil Campbell And The Bastard Sons a interprété les meilleures compositions (Ace Of Spade, Killed by Death, Iron Fist, ...) de la bande au regretté Lemmy.

La température est encore montée d'un cran quand le Megadeth de Dave Mustaine a pris les commandes sur la scène principale. Le guitariste était en grande forme et les interprétations de "A tout le Monde", "Peace Sells...", "Hangar 18" ou "Trust" ont comblé un auditoire conquis par l'efficacité du batteur Dirk Verbeuren. Notre compatriote, anversois d'origine, a pu démontrer, comme régional de l'étape, que Dave Mustaine a eu raison de le nommer comme membre permanent de son groupe. Une reconnaissance que le batteur a célébrée dignement dans la simplicité avec ses parents venus voir leur progéniture de passage sur les terres familiales.

Toutes les photos de la deuxième journée du Graspop 2022 sont à découvrir dans la galerie ci-dessous.