Front 242 lustre sa légende en terres liégeoises
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/907af01e-7b9c-4133-bc5e-d4804534654d.png)
Publié le 08-02-2023 à 12h51
:focal(635x485:645x475)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/2G4GUETAR5FMVDPWZFX56AWMHQ.jpg)
Les légendes ne meurent jamais, elles s’entretiennent. À Liège, Front 242 est venu lustrer la sienne, mardi soir, devant un Reflektor plein à craquer. Les quatre chevaliers de l’electro body music sont venus chercher leur dû, certes en terrain conquis, pour une seconde date liégeoise (après dimanche) insérée en dernière minute dans la tournée internationale commencée l’été dernier. Quatre décennies après avoir posé les bases d'une techno radicale, le combo basé à Bruxelles a livré un set puissant, à l’énergie et à la dramaturgie quasi intactes.
Vingt ans que Front 242 n’avait pas joué dans la cité ardente, sa prestation le fut tout autant. Le groupe devenu culte a déroulé un répertoire monolithique à la cadence infernale d’un laminoir à chaud. À entendre leurs titres, mélanges de sonorités industrielles, rythmiques tribales, collages sonores et chants intenses, on comprend que Prodigy et autres Nine Inch Nails doivent beaucoup aux quatre belges, signés en leur temps de gloire des années 1980 sur un label de Chicago.
Et tous les hymnes "frontistes" y passent : Take One, Funkadhafi, Quiet Unusual, Headhunter, Body To Body, Moldavia, Welcome To Paradise, Tyranny For You...
Une machine à remonter le temps
Sur scène, les vaillants sexagénaires semblent sortis d’une machine à remonter le temps, affichant les silhouettes bien connues qui ont bâti leur identité visuelle : combinaisons, lunettes et mitaines noires… même si les cheveux ont grisonné ou déserté. Le public est largement à l’avenant quoique parsemé de nombreux quadras et plus jeunes si affinités. Près de la scène, le plus jeune a royalement 11 ans, casque au logo du groupe sur les oreilles, encadré par ses parents vêtus du tee-shirt noir afférent et visiblement millésimé.
”Quarante-deux ans après nos débuts, quarante ans après notre premier album, vous êtes toujours là, nom de djeu…”, lâche le chanteur, Richard 23. Là, et même bien là tant l'énergie musicale est communicative.
En effet, dans la salle, la baston sonore tourne çà et là au pogo. Trois-quatre sexa au troisième rang -dont l’un torse nu et crâne dégarni- s’affrontent sèchement épaule contre épaule. Les gouttes de sueur giclent, les vieux souvenirs volent en éclats, les nouveaux se façonnent. Tout autour, les bras levés battent la cadence infernale des hymnes. La tyrannie sonore de Front a plus que des beaux restes.