Le vinyle a retrouvé son trône
Pour la première fois depuis les années 80, il s’en est vendu plus que les CD aux États-Unis.
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Publié le 26-03-2023 à 13h06
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Ce n’était plus arrivé depuis la fin des années 80, 1987 pour être précis : les ventes de disques vinyles aux États-Unis ont dépassé celles de CD l’an dernier. Il s’est vendu 41 millions de galettes noires contre 33 millions de CD en 2022. Impensable il y a encore 5 ou 6 ans. E c’est une dégringolade vertigineuse pour les disques Compact
Effet de mode ? Trip nostalgique ? Les deux expliquent ces chiffres. Mais aussi la politique des maisons de disques. Aujourd’hui, elles ne misent clairement plus sur le CD. Il suffit de voir comment les rayons dédiés au disque numérique rétrécissent comme peau de chagrin dans les commerces comme la Fnac, tandis que ceux des vinyles s’étendent. Moins d’offre, c’est forcément moins de ventes
Tout est une question de marge. Les CD sont généralement vendus entre 15 et 25 euros, tandis que les vinyles coûtent de 25 à 60 euros dans certains cas. Voilà qui explique pourquoi depuis 2020, le chiffre d’affaires enregistré aux USA par les ventes de vinyles est supérieur à celui des CD alors que ces derniers étaient jusqu’alors achetés en plus grand nombre. L’an dernier, outre-Atlantique, le marché des supports physiques pour la musique a rapporté 1,7 milliard de dollars. Mais 1,2 milliard provient du seul vinyle. Tout est dit.
Qu’on ne s’y trompe cependant pas. Le revival du vinyle ne pèse pas lourd au regard de ce que représente aujourd’hui le streaming. Aux États-Unis, l’écoute en ligne, c’est 84 % du marché contre seulement 11 % pour les supports physiques. Son poids : 13,3 milliards de dollars.
La résurrection du vinyle entraîne dans son sillage celle de la fabrication des platines à l’ancienne, celles avec une “aiguille” pour lire ce qu’on appelait dans le temps les microsillons. Idem pour les fabricants de têtes de lecture. Pourtant, la moitié de ceux qui achètent des vinyles ne dispose pas du “tourne-disque” pour les lire. C’est une étude menée aux États-Unis par la société Luminate qui l’affirme.