Altinoglu et Castellucci ramèneront l’Anneau à Bruxelles
La prochaine saison de la Monnaie accueillera le début d’une nouvelle Tétralogie wagnérienne, mais aussi la création d’un opéra de son ancien patron.
Publié le 28-03-2023 à 17h23 - Mis à jour le 28-03-2023 à 19h21
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Après plus de trente ans d’absence à Bruxelles et vingt en Belgique, L’Anneau du Nibelung, le fameux cycle de quatre opéras de Richard Wagner qu’on appelle couramment le Ring en référence à son titre allemand, va faire son retour à la Monnaie. Avec pour maîtres d’œuvre, Alain Altinoglu, dont le public de la Monnaie a pu déjà apprécier l’intensité des lectures wagnériennes, et Romeo Castellucci, qui avait notamment commencé son parcours lyrique bruxellois avec un mémorable Parsifal et qui sera dès ce samedi à Salzbourg pour Tannhäuser. Les puristes pointilleux regretteront sans doute qu’aucun cycle complet ne soit prévu pour offrir au public l’occasion de voir les quatre opéras d’affilée, mais gageons que la majorité des wagnériens verront le verre à moitié plein : L’Or du Rhin arrivera en octobre prochain et La Walkyrie en janvier 2024, tandis que Siegfried et Le Crépuscule des dieux suivront lors de la saison suivante. C’est en 1991 que la fameuse Tétralogie avait été montée pour la dernière fois dans la salle bruxelloise, juste avant le départ de Gérard Mortier. Fidèle à son mentor, Peter De Caluwe terminera ainsi en apothéose son troisième sexennat à la tête de la Monnaie.
Si Wagner sera à l’honneur, Verdi, l’autre géant de l’opéra du XIXe siècle, le sera également avec Nostalgia et Rivoluzione, deux titres qui ne diront rien aux mélomanes mais qui cachent en réalité une double soirée façon Bastarda, où seront réunis des extraits de douze opéras des “années de galère” de Verdi, de Nabucco à Luisa Miller. Il ne s’agira pas cette fois de raconter le destin d’un personnage historique, mais plutôt d’évoquer les espoirs et désillusions de quelques post-soixante-huitards en utilisant airs, ensembles et chœurs de celui qui fut aussi la figure de proue des révolutionnaires italiens du Risorgimento.
Un opéra de Foccroulle
Il sera aussi question de politique en ouverture de saison, avec la création le 10 septembre de Cassandra, le premier opéra de Bernard Foccroulle, qu’il annonce comme une tragédie de la non écoute. L’ancien directeur de la Monnaie a choisi Cassandre, car il voit en elle la figure la plus actuelle de la mythologie, et l’œuvre sera un dialogue entre mythes et réalités, Cassandra dialoguant avec Sandra, une activiste climatique qui prédit la fin du monde dans l’indifférence générale. Outre les reprises du mémorable Conte du Tsar Saltane de Rimski-Korsakov selon Dimitri Tcherniakov et du très beau Turn of the Screw de Britten par Andrea Breth, montré seulement en vidéo pour cause de pandémie, la saison comprendra une nouvelle production de Turandot dirigée par Kazushi Ono (qui sera également aux commandes de Cassandra). Occasion de commémorer le centenaire de la disparition de Puccini (à Bruxelles, en 1924) mais aussi, sans doute, de relancer certains débats autour du wokisme : le metteur en scène Christophe Coppens, qui avait déjà transformé la petite renarde rusée de Janacek en Foxie, fera de l’Empereur Altoum une Impératrice.
Rens. www.lamonnaie.be