Tina Turner : sa vie tranquille à Zurich en tant que Madame Bach
D’origine américaine, la chanteuse avait opté pour la nationalité suisse en 2013, à 73 ans, et épousait dans la foulée un Allemand de 27 ans son cadet.
Publié le 25-05-2023 à 12h11 - Mis à jour le 26-05-2023 à 10h07
Sa maison natale n’existe plus à Nutbush. Mais la petite ville du Tennessee où Tina Turner a vu le jour le 26 novembre 1939 et à laquelle elle a dédié une chanson – “Nutbush City limits” – qui a bien marché et qu’elle a écrite seule en 1973 a, aujourd’hui, sa Tina Turner Highway.
Parents pauvres. Anna Mae Bullock – c’est son vrai nom – a travaillé dans les champs de coton. Grâce à sa réussite, avec son mari allemand, Erwin Bach, elle possédait des propriétés à Los Angeles, à Londres et à Cologne. Ils avaient surtout une villa de rêve sur une corniche proche de Villefranche-sur-Mer, avec vue – bien sûr – sur la Méditerranée.
Cette villa Anna Fleur, c’était pour l’été. Alors, Tina a eu, pour voisins, des gens comme Elton John, Madonna, Bono ou encore Jack Nicholson. Tous ces gens sont domiciliés ailleurs.

Dans le cas de Tina, c’était en Suisse, au bord du lac de Zurich, à Küsnacht. À ne pas confondre avec le Küssnacht où la reine Astrid de Belgique s’est tuée dans un accident de voiture, en 1935.
Le couple possédait ici le château Algonquin. Lorsqu’elle en parlait, Tina Turner n’évoquait pas le côté luxueux du site, mais ses environs. “C’est la campagne. Quand je ressens le besoin de retrouver les émotions que j’avais lorsque j’étais enfant, à Nutbush, je fais quelques minutes de voiture et je me retrouve parmi les vaches dans des fermes.”
Tina Turner vivait ici depuis 1986. Dans une certaine solitude. “J’ai quelques amis et ça me suffit.”
Des jambes parfaites
En avril 2013, elle a renoncé à sa citoyenneté américaine et elle a pris la nationalité suisse. Trois mois plus tard, le 21 juillet 2013, à 73 ans, elle épousait ce bel Allemand qui partageait sa vie depuis vingt-sept ans.
Le marié, sensiblement plus jeune, avait 57 ans. Tina Turner avait largement l’âge d’être à la retraite. Elle l’était, effectivement. Depuis 2009.
Quand on base une carrière sur une voix certes unique, mais aussi sur sa sensualité, un certain sens de la provocation et des jambes parfaites, on se dit qu’il y a un temps pour tout.

En l’an 2000, elle annonçait que sa grande tournée d’été serait la dernière. Un an plus tôt, elle avait enregistré la chanson “He Lives In You” pour le film Le Roi Lion II et, surtout, l’album Twenty-Four Seven. Il a dépassé les deux millions de ventes mais sans produire de chanson immortelle. Cela restera le dernier vrai album de Tina, bien qu’en mars 2011, elle ait participé à un CD, mais il était tout à fait hors normes : un choix de chants… bouddhistes.
Car Tina était bouddhiste, depuis la lointaine époque où elle cherchait une façon de supporter la vie que lui imposait son premier mari, Ike Turner. Un homme qui était parfois violent et toujours lunatique.
Pas oisive, la retraitée ! En 2005, elle avait accepté de donner un concert privé exceptionnel, parce que c’était à Saint-Pétersbourg. En 2007, c’est un concert de charité privé qu’elle assurait, à Londres, à l’intérieur du musée d’Histoire naturelle. Et en 2008, l’annonce fit l’effet d’une bombe : Tina reprenait la route !

La tournée était intitulée 50th Anniversary Tour. Il s’agissait de ses cinquante ans de carrière. Tina était toujours en voix, toujours aussi énergique et, à 70 ans, toujours aussi court vêtue. Le marathon démarrait le 1er octobre à Kansas City ; passa cinq fois par Anvers en janvier, février et avril 2009 et, le 5 mai, la tournée s’achevait à Sheffield, en Angleterre, après 90 concerts, plus de 800.000 entrées et un chiffre d’affaires de 80 millions de dollars.
En 2011, Tina Turner a encore donné deux concerts, chez elle, en Suisse.