Soigner son entrée, réussir sa sortie

Daniel Gwon et Silvia Sequeira combinent expressivité dramatique et puissance vocale.

Nicolas Blanmont
D.R.
©D.R.

Daniel Gwon, le premier des deux barytons coréens de ces finales – et de la soirée – a choisi un programme mixte, trois airs d’opéra et deux mélodies, proposés en lasagne. De façon inattendue (tant d’autres l’auraient placé en péroraison), il commence avec l’air le plus brillant, le Largo al factotum della città du Barbier de Séville de Rossini : attaques précises, voix immédiatement bien timbrée, le niveau vocal est élevé. Avec ce qu’il faut de théâtralité et une projection impressionnante – on se surprend à chercher instinctivement la télécommande pour baisser un peu le son. Mêmes qualités d’engagement dans la Chanson à boire de Ravel, même si le Français lui semble moins familier et rend son Don Quichotte légèrement pâteux. Ah ! per sempre, air de Riccardo dans I Puritani de Bellini, emmène la salle à un niveau élevé d’intensité émotionnelle, confirmée par un Ich hab’ein glühend Messer de Mahler (un des Lieder eines fahrenden Gesellen) brûlant et douloureux. Avant de quitter ces lieux, l’air du départ de Valentin au combat dans le Faust de Gounod, prend joliment le sens d’un adieu à la salle.

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