Utopies au programme pour les Festivals de Wallonie
Les sept festivals unis sous une bannière commune se promettent d’explorer l’impossible.
- Publié le 08-06-2023 à 19h04
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Inclusion quand tu nous tiens : depuis quelques années, le Festival de Wallonie s’appelle … les Festivals de Wallonie, un peu comme Musique Nouvelle a pris l’habitude de se décliner au pluriel. Formée en 1971 par l’union des festivals de Stavelot, Liège, Saint-Hubert, Namur et du Hainaut, la fédération des Festivals de Wallonie compte aujourd'hui sept membres, les festivals de Bruxelles et du Brabant Wallon (qui opèrent désormais sous la marque Musiq3) l’ayant rejointe entretemps. L’entreprise, pour être fédératrice, n’est pas pour autant totalisante : d’autres festivals wallons – les Concerts du Printemps à l’abbaye de Val Dieu, le Festival de l’Eté mosan ou l’Ost Belgien Festival – ne se sont pas confédérés, gardent leur autonomie et en sont très heureux.
Si chacune des sept manifestations regroupées sous la bannière des Festivals de Wallonie garde sa liberté de programmation, elles essayent à tout le moins chaque été d’avoir un thème commun (cette année, les Utopies, concept suffisamment large pour se prêter à de multiples déclinaisons sans trop restreindre la liberté individuelle des programmateurs), mais aussi un artiste associé : ce sera cette fois la pianiste suisse Beatrice Berrut. Les festivals essayent aussi de susciter et partager certaines productions. Ainsi, cette fois, on pourra découvrir "Madame Vitesse", hommage en musique et en images à Clärenore Stinnes, une des premières femmes pilote automobile, imaginé par la metteuse en scène Helene Bracke et la mezzo-soprano Joëlle Charlier : ce spectacle pour enfants à partir de 8 ans raconte son tour du monde en voiture au début des années 1920.
Enrichir l'expérience culturelle
Les premiers concerts de l’édition 2023 illustrent joliment la richesse de la thématique des Utopies pour autant qu'on l'interprète avec souplesse. À Bruxelles, au Festival Musiq3, le Brussels Philharmonic jouera le programme "Destins croisés", conviant le russe Tchaïkovski et le cubain Pérez Prado, sous la direction de Glass Marcano, jeune cheffe prodige venue du Venezuela (30/06, 19h00, Flagey) : cette musicienne encore peu connue chez nous est à elle seule la démonstration de la puissance des utopies puisque, après avoir vendu des fruits dans la rue pour financer ses études, elle est devenue, à 28 ans, grâce au projet d’éducation musicale El Sistema, une cheffe d’orchestre invitée dans le monde entier. À Namur, le même soir, le Chœur de chambre de Namur et Cappella Mediterranea, emmenés par Leonardo García Alarcón, donneront toute la mesure de l’espérance contenue dans La Jérusalem délivrée de Philippe d’Orléans, mieux connu en tant que Régent de France de 1715 à 1723 que comme compositeur (30/06, 20h00, Grand Manège). À Saint-Hubert enfin, le lendemain, Beatrice Berrut et les sœurs Sylvia et Stéphanie Huang interpréteront avec l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège le Triple concerto de Beethoven, oeuvre unique en son genre puisqu'elle associe à l'orchestre trois solistes et non un seul (1/07, 20h00, Basilique).
Les Festivals de Wallonie proposent également à leurs spectateurs d’enrichir leur expérience culturelle à travers la Discovery Box, un week-end touristique permettant de découvrir à la fois la musique classique et les produits du terroir, en partant à l’aventure et en optant pour la détente pure. On notera que les sept manifestations ont, bien sûr, un site internet commun. Mais le plus souvent en plus de leur site propre, le sous-régionalisme wallon n'étant pas complètement mort.
Rens.: www.lesfestivalsdewallonie.be